UN BOYCOTT QUI LAISSE LES MAINS LIBRES AUX RESPONSABLES ACTUELS DE L'UNION EUROPEENNE
Serait ce une mode? De Jean Pierre Chevènement à Robert Hue en passant par Jacques Nikonoff nous assistons ces dernières semaines à une série de déclarations de quelques "hommes politiques" qui appellent à l'abstention ou au vote blanc aux Européennes.
Passons sur les arguments qui sont souvent une véritable imposture intellectuelle du style "Le 25 mai 2014 si nous sommes des millions à boycotter les élections européennes nous porterons un coup fatal à cette construction européenne". (tract PRCF). En 2009 il y a eu plus de 26 millions d'abstentionnistes en France, cela n'a effrayé personne et certainement pas les marchés et les responsables actuels de l'UE.
Passons sur la "qualité" des trois personnalités nommées ci-dessus. Ils ont en propre leur isolement, un certain égo, la certitude qu'ils sont indispensables et l'amertume du fait que personne ne les a sollicité.
Attardons nous plutôt sur l'effet politique du boycott.
D'abord éclaircissons un aspect : le boycott électoral est une forme passive du boycott, qui n'a rien à voir avec le boycott actif. Un boycott actif a un sens pour peser économiquement sur la politique d'un pays ou d'une entreprise dont la politique est scandaleuse. Il y a l'exemple dans le passé du boycott contre l 'Afrique du Sud pour lutter contre le régime de l'apartheid. Il y a aujourd'hui le boycott d’Israël pour dénoncer sa politique de colonisation. Il s'agit alors d'une action active pour peser économiquement sur un pays et faire évoluer une situation.
Le boycott électoral n'est qu'un appel à l'abstention à peine déguisé.
Appeler à s'abstenir, c'est renforcer la passivité, l'éloignement de la politique et de la nécessité de prendre ses affaires en mains.
La posture du boycott se veut radicale mais dans le cas présent c'est l'inverse, c'est laisser les responsables du système en place, c'est leur laisser le pouvoir.
Prôner le boycott électoral c'est surtout vouloir ne rien changer et laisser d'autres choisir à votre place. Est-ce cela le courage politique ? Est-ce ainsi que nous allons faire reculer les marchés financiers et les politiques d'austérité? Est-ce le meilleur moyen pour faire barrage à l'extrême droite ?
Que des citoyens et citoyennes s'interrogent de l'utilité d'un vote c'est très légitime, surtout dans un contexte où tout est mis en œuvre pour les déposséder des décisions. Que des anciens dirigeants politiques en viennent là par égo et ambitions contrariées c'est pitoyable et irresponsable.
Le 25 mai, comme nos camarades de Grèce avec Alexis Tsipras et des millions d'hommes et de femmes nous utiliserons le vote Front de Gauche pour résister aux politiques d'austérité et élire des député-e-s européens qui porteront nos exigences pour une autre Europe.
Florence CIARAVOLA et Robert INJEY
Candidat-e-s des Alpes-Maritimes sur la liste du Front de gauche, pour le grand Sud-est, conduite par Marie Christine VERGIAT