Christian Estrosi vient encore, le dimanche 7 février lors de l'émission 12-13 sur France 3, de nous livrer un aperçu du caractère ultra-réactionnaire des idées qu'il porte.
Ainsi l'idée de lier le versement du RSA et des indemnités chômages à l'obligation d'une activité bénévole de 7 heures par semaine. Vieille hypocrisie de la droite tendant à faire croire qu'il n'y a que des chômeurs « volontaires » et « fainéants ». Passons rapidement sur le fait qu'un privé d'emploi sur 2 touche aucune indemnité, passons sur le fait que le débat sur les emplois non pourvus est bidon (1) et attardons nous sur un aspect de sa proposition : des heures de bénévolat ou de travail obligatoires pour percevoir le RSA ou des indemnités chômage. Cette proposition n'est ni plus ni moins une énième tentative de « punir » celles et ceux qui perçoivent RSA ou des indemnités chômage. Il n'est pas anodin qu'aujourd'hui dans notre pays le « Travail d’Intérêt général » relève d'une sanction disciplinaire ou judiciaire...
Par ailleurs les indemnités chômage ne sont pas une aumône versée par le contribuable ou l'Etat. C'est l'Unedic qui la verse, après que le salarié ait cotisé pour s'ouvrir un droit à indemnisation couvrant le risque chômage.
Par ailleurs cette proposition cynique, ouvrirait la voie à la création d'une main d’œuvre corvéable qui, à très peu de frais, entrerait en concurrence avec d'autres salariés. Il est d'ailleurs symptomatique qu'en formulant cette proposition Estrosi, tout comme le président de conseil départemental du Haut Rhin, pointent le secteur de l'aide à la personne où les besoins d'emplois sont énormes. Au lieu de précariser un peu plus, créons de frais emplois !...
Bloqué dans son logiciel très réac, Christian Estrosi en vient à nous sortir les veilles recettes de l'ultra droite qui n'ont jamais fait reculer le chômage réel. Dans un monde où (dans la même interview C. Estrosi le pointe) plusieurs millions d'emplois vont être supprimés du fait de la révolution numérique, où les besoins de formation n'ont jamais été aussi importants, il serait bien plus utile d'ouvrir des droits à la formation pour tous les privés d'emploi, il serait bien plus moderne de réfléchir en terme de réduction du temps de travail.
Autre proposition, autre aspect des propositions réactionnaires de Christian Estrosi qui parle de « fiscalité confiscatoire ». Là, il y va franchement en proposant la division par deux de l'impôt sur le revenu (IRPP), baisse compensée pas une forte augmentation de la TVA (+ 3 points). Sachant que plus de 50 % des contribuables ne sont pas imposables sur le revenu, cette proposition de Christian Estrosi revient, ni plus ni moins, à « alléger » l'impôt des uns, en particulier les hauts revenus, pour accroître la pression fiscale sur les bas revenus... Astucieux, monsieur Estrosi !
Passons (là encore) sur le fait que l'impôt le plus juste est celui qui touche les contribuables non pas de manière indifférenciée (TVA, impôts locaux...) , mais en fonction des revenus (IRPP), constatons seulement que Christian Estrosi se garde bien de dénoncer la fraude fiscale (40 à 80 milliards qui « échappent » aux caisses de la nation), oppose fiscalité sur le travail et fiscalité sur les consommateurs se gardant bien de parler de la fiscalité sur le Capital. Tout cela sent bon le « réflexe de classe »...