Nous nous sommes rencontrés en janvier 2015. C'était à l'occasion du vernissage de l'exposition qui lui était consacrée (http://robert.injey.over-blog.com/2015/01/expo-baillargeon-la-politique-a-travers-une-image.html).
Mais ma première rencontre avec lui - au travers de ses affiches- a eu lieu il y a près de trente ans . Avant même mon adhésion au Parti communiste j'ai affiché sur les murs des facs de Nice sa très belle affiche sur Mandela. Certains peuvent penser que ce sont plus des œuvres d'art que des affiches, mais je persiste à dire, comme au soir de ce vernissage, qu'une très belle image est souvent bien plus forte qu'un long discours.
Il aura réalisé sa dernière affiche, il y a seulement quelques mois, pour le PCF.
Merci Claude
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Ci-dessous le message de Pierre Laurent.
Claude Baillargeon, le grand affichiste, nous a quittés pour rejoindre ses maîtres et amis, Roman Cieslewicz et Hector Cattolica.
Après avoir mis son talent au service du Parti socialiste dans les années 70, la cohabitation était devenue impossible entre l'artiste, les agences publicitaires et les puissances de l'argent attirées par le pouvoir. Claude Baillargeon avait alors travaillé pour des organisations œuvrant pour l'émancipation dont les municipalités communistes, pour des musées, pour Graphisme dans la rue à Fontenay et des théâtres. L'homme était modeste mais ses images, de l'affiche réalisée pour la libération de Mandela à la série de Bagnolet, marquaient les militants qui les collaient comme ceux et celles qui les regardaient. Ne pouvant plus faire face à son loyer, il est expulsé, de son atelier du Faubourg Saint Antoine à Paris. Il part se réfugier à Hermet en Mayenne où il se consacre, presque en ermite, à son jardin et sa maison.
Tout cela se passait avant l'essor d'internet ; l’œuvre de papier, non numérisée, de Claude était menacée de disparaître. C'est pourquoi, un collectif de graphiste dont ses amis de Grapus, a organisé l'année dernière une grande rétrospective de l’ensemble de sa production au siège du Parti communiste, dans l'écrin de Niemeyer, puis à Laval, tout près de chez lui. Depuis, ses créations, alliant politique et poésie, ont retrouvé leur place au sein du graphisme, montrées dans les écoles, présentes à l'exposition Graphisme contemporain et engagement(s) à la Bnf, à Internationales Graphiques de la BDIC. Ultime hommage, sa dernière affiche, Austérité, commandée par le PCF, est aujourd'hui sur les murs de France.
Sa disparition nous remplit de tristesse. Nous transmettons nos condoléances à toute sa famille des deux rives de l'Atlantique, à ses amis et aux graphistes qui l'aimaient.
Pierre Laurent secrétaire national du PCF