(Déclaration de Philippe Pellegrini et Florence Ciaravola, candidat-e-s du Front de gauche pour la législative partielle du dimanche 22 mai)
Le bilan de l’OIN : Mépris démocratique et bétonnage
La grande opération d’intérêt national de la plaine du Var n'existe pas : rien de ce qui se fait dans ce cadre ne relève de l'Intérêt National (ni la voie de 40 m, ni le déplacement du MIN, ni les bureaux de Nice-Méridia, ni etc.).
Cette opération n’est, de fait, qu’une opération d’intérêt très particulier. Engagée sans la moindre concertation digne de ce nom, méprisant l’avis des populations concernées, l’ Eco-vallée version Estrosi, c’est avant tout l’habillage d’une opération où le béton coule à flot.
Ainsi, avec la décision de la commission départementale d'aménagement commercial (CDAC) de
donner son accord au projet d'installation d'Iké, nous approchons les 100 000 m2 de surfaces commerciales supplémentaires sur la plaine (27 000 m2 Ikéa, 29 000 m2 de Nice One, 35 000 m2 supplémentaires de Cap 3000) sans parler des 70 000m2 du polygone de Cagnes sur Mer. Et comme si cela ne suffisait pas, la privatisation de l'aéroport de Nice a aussi comme enjeu la maîtrise et le développement de zones commerciales sur l’emprise aéroportuaire, à l’image de l’opération « Coeur d'Orly ».
Cette surdensification commerciale dans un périmètre réduit, n'est pas sans conséquences. Il va immanquablement il y avoir des « transferts » de clientèle mais aussi d'emplois. Ainsi le phénomène de fermeture des commerces en centre-ville va se poursuivre, voir même s’accélérer avec la mise en place des lignes 2 et 3 du tramway qui vont jouer le rôle d'aspirateurs de la clientèle. Un phénomène déjà connu à Nice avec la ligne 1 du tramway.
Sur le plan écologique ce bétonnage est catastrophique. En transformant définitivement la plaine du Var en une enfilade de parkings et de centres commerciaux sur plusieurs kilomètres et dans des zones déjà inondables les « décideurs » d'aujourd'hui sacrifient définitivement des terres parmi les plus fertiles du pays et renforcent les risques en cas d’inondation.
Jour après jour, le mythe de l'éco-vallée vendu par Christian Estrosi s'efface, pour laisser la place à sa véritable réalité : béton-vallée !
Un plan d’urgence pour sauver la plaine du Var
Au scénario catastrophe qui se met en place avec Christian Estrosi, nous préférons privilégier un développement durable et solidaire. C’est le sens de nos propositions de préserver une vocation agricole à cette plaine. Il devient de plus en plus incohérent de parler d’écologie et en même temps de sacrifier une vallée dont les terres sont parmi les plus fertiles en France.
Très concrètement nous proposons, dans le cadre d’une grande consultation citoyenne, de lancer un plan d’urgence en stoppant le bétonnage de cette vallée pour permettre de conserver une activité agricole. Les besoins existent. Ainsi nous proposons que toutes les cantines et le CHU de Nice utilisent –tous les jours- des produits biologiques issus de la plaine du Var. C’est possible, cela représente entre 120 et 150 hectares qui peuvent encore être sauvés du betonnage.
Autre proposition, celle de faire dans la plaine du Var un pôle nationale d’économie sociale et solidaire. C’est un secteur important dans l’activité économie de notre pays avec deux millions d’emplois, en particulier dans les secteurs des mutuelles, de la santé, du mouvement associatif. Secteur en expansion qui peut prendre toute sa place dans notre ville.
L’ambition que nous portons pour la plaine du Var se résume en quelques mots : « Une vallée verte et solidaire ». Il n’est pas encore trop tard !
Philippe PELLEGRINI et Florence CIARAVOLA
Front de gauche