Lancement de la privatisation des aéroports de Nice et de Lyon d’un côté, nouvelle utilisation du 49-3 pour imposer la loi El Khomri de l’autre, cette semaine, une nouvelle fois le gouvernement aura fait feu de tout bois dans sa dérive libérale.
Pourtant, fort de l’expérience de la privatisation de l’aéroport de Toulouse, des voix commencent à s’inquiéter sur les conséquences des privatisations des aéroports de Nice et de Lyon. Et pour cause, si les groupes, qu’ils soient français ou étrangers, mettent 300, 900 millions ou 1,8 milliard d’euros dans une opération, c’est pour pouvoir les retrouver le plus rapidement possible, augmentés d’une marge à deux chiffres en conséquence. Pour y parvenir peu importe l’intérêt général. Le cas de l’aéroport de Toulouse est éloquent. Là où la société aéroportuaire avait la préoccupation de constituer des fonds propres et d’améliorer sa capacité d’autofinancement des investissements, le groupe chinois Casil, a imposé la distribution intégrale des dividendes aux actionnaires et il lorgne déjà sur les 60 millions de réserves de l’aéroport constituées au fil des ans. Dans ce contexte l’aéroport de Nice, qui englobe également les plates-formes de Cannes et de Saint-Tropez, est une proie de choix qui attise les convoitises.
Sans vision stratégique, au-delà des échéances électorales, ce gouvernement, comme les précédents, brade les infrastructures de notre pays. Un calcul à très court terme qui favorise la formation de méga-groupes privés qui prennent en main des pans entiers de l’économie sur de vastes territoires. L’exemple de Vinci, candidat au rachat de l’aéroport de Nice, est révélateur : autoroutes, stades, parkings, opérations immobilières…plus rien ne semble échapper à cette pieuvre.
Face à cette fuite en avant, comme pour poursuivre la mobilisation contre la loi El Khomri, inlassablement, il faut rassembler les forces disponibles pour faire prévaloir d’autres choix.
Robert Injey
(Edito du Patriote Côte d’Azur du 8 au 14 juillet 2016)