En cette période électorale, le gouvernement utilise tous les ressorts pour "parler" à l'électorat de gauche. Après le dossier Alsthom, après la proposition de scolariser de 3 à 18 ans, voilà le retour d'un monstre de mer, celui de la légalisation de la consommation du cannabis. Au risque de surprendre, face à l'échec et au coût des politiques de répression menées, le débat se pose. Il se pose d'autant plus qu'il ne concerne pas une petite frange de la population.
De ce point de vue, l'échec est patent. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), en France ce sont 29% des garçons de 15 ans et 26% des filles du même âge qui ont déjà goûté au cannabis, alors que la moyenne internationale stagne à 15%. Une consommation en progression constante en France où, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (Ofdt), on dénombre environ 4,6 millions de consommateurs occasionnels et 700 000 consommateurs quotidiens en France.
Quant au coût des politiques de répression, outre les moyens de la police (140 000 arrestations en 2010 pour usage simple), nous assistons à un engorgement de la justice. En 2014, 58.406 condamnations ont été prononcées pour des infractions liées aux drogues, 90 % concernant le cannabis. C'est près de 10% des délits traités par les tribunaux.
Dans ce contexte, à l'image de certains pays, comme l'Espagne ou les Pays-Bas, faut-il aller vers une légalisation de l'usage personnel, revoir tout notre système de prévention ou bien maintenir l'interdiction ? La question mérite au moins d'être instruite...
Robert Injey (Edito du Patriote Côte d'Azur daté du 14 octobre 2016)