La très large couverture médiatique l’opération Macron provoque un vent de panique au PS, déjà inquiet par les bons sondages de J. L.Mélenchon. Ebranlés par une défaite annoncée, secoués par les propos du Président aux journalistes, peu enthousiasmés par la candidature du Manuel Valls, des socialistes voient une solution avec Vincent Peillon. L’initiateur de la réforme des rythmes scolaires tant décriés, replié au parlement Européen, devient une solution : c’est dire l’ampleur du marasme.
Pour les uns, il n’est plus question que de gérer les affaires courantes d'une fin de règne. Pour les autres se joue la suite, avec l’objectif de prendre la direction sur ce qui reste. Mais surtout, plus que l’échec annoncé, que le PS a déjà connu en 86, 93 et 2002, en 2017 l’enjeu est tout autre. Comme l’exprime Gérard Le Gall, ancien responsable du PS, dans le Monde du 8 décembre, en 2017 « pour le PS l’enjeu est historique », il joue « sa suprématie au sein de la gauche, acquise depuis 1978 lorsqu’il a supplanté pour la première fois le Parti communiste ».
Situation inédite qui peut bousculer une partie de l'échiquier politique. Pour autant, rien n'est écrit en particulier du côté de la gauche de transformation sociale. Car disputer le leadership est une chose, l'incarner et l'assumer en est une autre. Et de ce point de vue, il faudra de sacrés efforts, en particulier de J.L. Mélenchon (mais pas seulement...) pour favoriser un rassemblement qui aille bien au-delà des cadres préétablis, comme celui de la France Insoumise.
Robert Injey
(Editorial du Patriote Côte d’Azur daté 16 décembre)