Avec la sortie, très médiatisée, du tunnelier, Christian Estrosi entre véritablement en campagne en vue des prochaines municipales. D’ailleurs le tramway sera son fil conducteur pour les deux ou trois années à venir.
En effet, d’ici au prochain scrutin, le maire de Nice va procéder à une dizaine d’inaugurations, le premier tronçon de la ligne, le centre de maintenance, l’arrivée des premières rames, les gares souterraines, le second tronçon, la ligne 3… Le timing est fixé : tout doit être opérationnel en 2019 et 2020. La ligne 1 avait déjà profondément changé la ville, avec la ligne 2 la transformation risque d’être bien plus importante et C. Estrosi compte bien sur ce bilan pour l’emporter la prochaine fois.
Une course de vitesse qui s’engage car si les délais de livraison seront sans doute tenus, dans le même temps C. Estrosi doit faire en sorte que son bilan ne soit pas éclipsé par la réalité des finances de la Métropole (c’est elle qui est maître d’ouvrage pour le tramway, pas la ville) et en particulier l’explosion de la dette, véritable bombe à retardement.
Autre difficulté à venir : si l’affaire du tramway est engagée depuis 2001, à la veille des prochaines échéances, soit 20 ans après le lancement de ce vaste projet, les lignes 1, 2 et 3 sont uniquement sur Nice. Il n’y a pas le moindre mètre de rail qui déborde sur une commune voisine de la Métropole. Les projets sont soit enterrés (La Trinité via l’Ariane), soit repoussés aux calendes grecques. Si C. Estrosi peut compter sur le silence « contraint » des maires des communes concernées, à un moment ou l’autre les habitants des autres communes vont légitimement poser la question : « Et nous ? »