Il y avait beaucoup d’émotions quand gilets jaunes et gilets rouges se sont retrouvés ce mardi Place Garibaldi.
Cette convergence marque une nouveauté à plus d’un titre. Des idées de progrès social, hier portées par quelques organisations syndicales ou politiques, sont aujourd’hui bien plus partagées qu’il n’y paraît, à l’image de l’emblématique exigence autour du rétablissement de l’ISF. Une partie du peuple partage, aujourd’hui, un socle commun de revendications dont la caractéristique est la remise en cause des logiques libérale et capitaliste. Aujourd’hui, à travers le mouvement des gilets jaunes, des pans entiers de la population, des femmes et des hommes qui sont souvent précarisés, isolés et paupérisés, entrent dans l’action. Avec des modes opératoires nouveaux (13 samedis d’affilée, occupation des ronds-points …) qui traduisent une détermination que n’entame pas la durée de la mobilisation.
Le gouvernement a beaucoup à craindre de cette convergence entre le mouvement des gilets jaunes, souvent issu de secteurs d’activité et de territoires peu couverts par l’implantation syndicale et un mouvement social, plus traditionnel, issu du service public ou des grosses entreprises. Se retrouvent ainsi sur le terrain des personnes aux pratiques souvent très différentes, mais qui partagent des revendications communes.
Le pouvoir ne s’y trompe pas : il y a danger pour lui que les uns et les autres trouvent les chemins d’une convergence porteuse d’espoir pour notre peuple. Sans tambour ni trompette, il vient de lâ- cher sur plusieurs réformes prévues (fusion d’Académies, absorption des départements par les Métropole) qui auraient pu en rajouter sur le mécontentement.
Difficile de prévoir les suites de ce mouvement et de ces prolongements, mais une chose semble acquise : sur le plan des idées et des revendications, il y aura un avant et un après.
Robert Injey