Il aura fallu deux semaines pour que M. de Rugy démissionne. Mis en cause par plusieurs enquêtes de journalistes, le ministre, droit dans ses bottes, aura tenté de justifier l’injustifiable. Couvert un temps par un Président qui, quand il était ministre à Bercy, était lui aussi adepte de ces dîners privés aux frais de la République, l’ex-ministre de l’Ecologie n’aura pas résisté longtemps face aux révélations.
Certains vont une nouvelle fois trouver prétexte pour dénoncer le rôle de la presse et crier à l’acharnement. Ce sont les mêmes d’ailleurs qui auront tout mis en oeuvre, à l’été 2018, pour cadenasser la presse d’investigation au prétexte du « secret des affaires ». C’est avec une procédure accélérée au Parlement, que ce gouvernement a fait adopter une loi relative à la protection du secret des affaires (promulguée le 30 juillet 2018). Une loi qui, aujourd’hui, rendrait par exemple impossible la révélation du scandale du Médiator produit par les laboratoires Servier.
L’indépendance de la presse à l’égard de TOUS les pouvoirs doit être préservée comme la prunelle de nos yeux. Elle doit même être renforcée, confortée, sanctuarisée.
Les incertitudes légitimes qui pèsent sur Nice-Matin sur les conditions de sa reprise et son avenir, les inquiétudes sur l’existence même de l’Humanité sont le reflet d’une démocratie qui va mal. Une démocratie soumise aux desiderata des puissances de l’argent est condamnée à ne devenir qu’une coquille vide.
L’existence et l’indépendance de la Presse ce n’est pas une posture de principe, c’est un des fondements de notre démocratie.
Robert Injey