Ainsi donc, Jean-Marc Governatori a décidé d'attaquer, ce 22 juin, Nice-Matin en justice pour un article qui lui a déplu.
Pourtant je trouve que Nice-Matin et la presse en général ont été assez gentils avec Jean-Marc Governatori.
Ils auraient pu, par exemple, s’attarder sur le fait qu'une des colistières de Jean-Marc Governatori avait été lourdement condamnée pour escroquerie au détriment de la ville de Nice et révoquée par celle-ci. Pour quelqu'un qui prétend se faire élire au conseil municipal cela ne manque pas de piquant et relève d'une conception assez particulière de l'éthique en politique, même si l’affaire est ancienne.
Autre sujet qui aurait pu susciter l'intérêt de la presse, c’est le titre que revendique Jean-Marc Governatori sur sa profession de foi: « Nommé deux fois meilleur gestionnaire de France». Nommé par qui ? Par les écoles de commerce, les CCI, les entreprises du CAC ? Un comité quelconque? Un jury de personnalités ?
Non! Simplement nommé par le groupe de Mobilier Européen auquel était affiliée l’enseigne Basika de M. Governatori. En clair, une auto-distinction d’un groupe commercial en direction de ses partenaires. Une pratique que mettent souvent en oeuvre toutes les structures commerciales pour favoriser l’émulation.
Depuis plusieurs décennies Jean-Marc Governatori ne manque pas une seule occasion de rappeler cette “haute distinction”, jouant sur l'ambiguïté. Pas très éthique tout cela et illustrant une certaine conception de l'honnêteté intellectuelle.
Pas étonnant après cela que ce personnage s'attaque à Nice-Matin, aux journalistes qui ont fait leur travail et à travers elles et eux, à la liberté d'informer.
Le problème de Jean-Marc Governatori c'est que s'il a pu acheter un accord électoral avec EELV, s'il a pu se payer des « militants» pour distribuer ses tracts, Jean-Marc Governatori n’a sans doute pas compris que l’éthique cela ne s’achète pas.
Le drame pour Nice c'est qu’entre un Vardon qui incarne l'extrême droite la plus exécrable, et un Jean-Marc Governatori riche mais pitoyable, Christian Estrosi aura la partie très facile dimanche prochain et pendant six ans au conseil municipal.
Mais à vaincre sans péril ces deux «spécimens», le 28 juin Christian Estrosi triomphera sans gloire.
Robert Injey