L’information a fuité après une rencontre Renaud Muselier et Emmanuel Macron. Celui-ci envisagerait de repousser à 2022 les élections régionales initialement prévues en mars 2021.
Une décision surprenante, tout aussi surprenante que l’information précédente qui donnait au Président de la République l’intention de démissionner pour provoquer une élection présidentielle dans les deux mois. Dans les deux cas se confirme la volonté du président de la République de trouver une solution pour pouvoir renouveler le hold-up de 2017.
Dans l’immédiat son problème est à droite. La gauche, divisée, est à un étiage électoral bien trop bas (25 à 27 %), incapable, dans l’immédiat, de dégager une candidature qui puisse rassembler le plus largement possible. Elle est donc, pour l’instant, hors course. À droite, si personne ne s’impose aujourd’hui, les ambitions pourraient grandir pour quelques présidents de région. Valérie Pécresse ou bien encore Xavier Bertrand, autant de concurrents potentiels qui, forts d’une victoire aux Régionales en 2021, pourraient prétendre à la fonction suprême en 2022. En tentant un deal, comme le rapporte la presse, aides financières aux Régions contre report des élections régionales; le président de la République tente de trouver une solution pour continuer à apparaître, comme en 2017, comme le seul recours face à Le Pen.
La République tombe bien bas avec le président des ultra-riches. Nous avions déjà connu ces 20 dernières années, les modifications de mode scrutin aux élections régionales et aux départementales, l’inversion du calendrier, le redécoupage des circonscriptions législatives et des cantons. Emmanuel Macron semble décidé à franchir une nouvelle étape en tentant d’adapter le calendrier électoral à ses calculs électoraux présidentiels. Ces révélations mettent en évidence la fragilité du pouvoir actuel qui ne se maintient que par un concours de circonstances assez exceptionnel, l’affaiblissement de la gauche et ses divisions, et l’absence d’un véritable leader à droite.
Qui de la gauche ou de la droite sera capable de se mettre en situation de rassembler le plus largement pour l’emporter ? L’après Macron s’écrit dès aujourd’hui et tout est possible...
Robert Injey