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Robert Injey

Blog personnel sur l'actualité politique à Nice et en France

La question ukrainienne

Publié le 8 Mars 2024 par injey06 in ukraine, Russie

La question ukrainienne

Disons le avant toute chose, pour éviter la moindre ambiguïté: Poutine est une crapule sans nom, prêt à tout pour assouvir son besoin de pouvoir et son fantasme de restauration de l’Empire Russe. Une fois cette évidence posée, nous pouvons  essayer de raisonner.

Dans son intervention sur la possibilité d’envoyer des troupes  occidentales au sol, Macron donnait comme raison la nécessité «d’assurer la défaite de la Russie». 

La défaite de la Russie ?  C'est-à-dire ?  A quelle moment considère-t-on que la Russie subit une défaite ?  En clair quels sont les buts de la guerre  dans laquelle nous sommes engagés?  Stopper l’agression Russe en figeant la ligne de front ? Un retour à la ligne de front  à la veille de l’agression ?  A celles des frontières de 2014 ? Entraîner l’éclatement de la Russie, ou tout au moins l’obliger à se replier ? Jusqu’où? 

A ce stade la Russie a déjà essuyé plusieurs échecs: non seulement elle n’a pas réussi à mettre la main sur l’Ukraine, mais tout au contraire son agression a contribué à conforter l’Ukraine comme nation, sans oublier que Poutine aura réussi l’exploit d'envoyer les derniers pays neutres dans les bras de l’OTAN. 

Pour autant, l’Ukraine n’est pas l’Afghanistan des années 80, la Russie de 2024 n’est pas l'Empire Austro-hongrois agonisant de 1918. La Russie de Poutine n’est pas l’Allemagne d’Hitler à qui les alliés ont pu imposer une capitulation sans condition. Et si l’Ukraine peut compter sur l’aide de l’Occident, la Russie, outre le fait qu’elle est un «continent» de matières premières,  a trouvé, à ses frontières,  des fournisseurs concernant  le matériel militaire. L’Iran avec les drones, la Corée du Nord avec les obus (On parle de 3 millions d’obus déjà livrés, alors que l’Europe est incapable de livrer un million d’obus).

La supériorité théorique des armes livrées à l’Ukraine n’a pas eu l’effet attendu. Sommes-nous, d’un point de vue strictement militaire, dans une situation figée ? Probablement, depuis un an les gains et les pertes des uns et des autres sont minimes et l’aide de l’Occident n’est pas infinie. Avec un risque dans ce conflit, c’est qu’à l’escalade des uns répondra celles des autres avec la possibilité que cela aille jusqu’à l’utilisation d'armes nucléaires tactiques (En gros, des armes avec une puissance «limitée» (tout est relatif), pour une utilisation limitée au champ de bataille….).

Dans ce contexte les déclarations guerrières de Macron sont une impasse, car l'escalade militaire est une impasse mortifère. Dès à présent les efforts devraient porter pour définir les conditions d’une fin du conflit (La sécurité de l’Ukraine, la question des frontières, le statut des territoires contestés, le retour des prisonniers et des 10 000 enfants ukrainiens, la sécurité des centrales nucléaires….)

Robert Injey


 

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