Ce week-end à Nice, de l'aveu même de Christian Estrosi, avec la crue du Paillon : «La situation était critique, nous avons frôlé la catastrophe» .
Une nouvelle fois le maire de Nice fait le constat des risques qu'entraîne le dérèglement climatique et son impact sur le Paillon. Le constat n’est pas nouveau, un document de l'État l'atteste déjà en 2011 (1) .
Mais faire un constat c’est un chose, agir c’est encore mieux pour prévenir, autant que faire se peut, les catastrophes à venir.
De ce point de vue, comment ne pas s’étonner que le PPRI Paillon (Plan Prévention Risques d’Inondation) a été adopté il y a 25 ans, en 1999! C’est le plus ancien du département, et si la Préfecture, par un arrêté préfectoral en date du 25 mars 2020, a lancé la révision de ce document, à ce jour rien n’a été publié, aucune consultation publique n'a été engagée. Pourquoi? Où en sommes-nous de la réactualisation de ce PPRI Paillon?
Dans le même ordre d’idée y a le PAPI (Programme d’actions de prévention des inondations) des inondations du bassin versant des Paillons pour les années 2013-2019, avec des actions sur lesquelles s’engagent communes, préfet, département et la Métropole… Ce PAPI a été prolongé, mais, à ce jour il n'y a rien de nouveau. Des questions se posent:
- Existe-t-il des études récentes sur les niveaux de débordements du Paillon ?
- Où en sommes-nous des actions envisagées dans le PAPI Paillons depuis 2013?
- Le maire de Nice, à plusieurs reprises, a fait part du risque important pour le lycée Apollinaire, «qui n’aurait jamais dû être construit là». Quelles actions ont été engagées par la Région et l’Etat pour accélérer le déplacement ?
Du côté de l’Etat comme de la Ville de Nice, il y a comme un impensé concernant le Paillon. Ainsi, le document « La Métropole Nice Côte d’Azur face aux risques climatiques », (réalisé par le GREC-SUD et édité par Air climat en juin 2021 à la demande de la Métropole), est très intéressant, mais les risques liés au Paillon ne sont pas évoqués. Pourquoi ? Peur des implications urbanistiques? Peur que cela remette en cause l’existence de la dalle de béton recouvrant le Paillon ? Peur que les conclusions à venir mettent un coup d’arrêt à la spéculation immobilière?
Christian Estrosi ouvre le parapluie: en demandant à la Région de déplacer le lycée de l’Est, en invoquant le fait que le Palais des Expositions est classé et que c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités tout comme sur le curage des cours d’eau.
Mais ouvrir le parapluie ne suffira pas face à la catastrophe à venir.
A deux reprises le Rassemblement citoyen VIVA a interpellé Christian Estrosi et l’ancien Préfet. Sans réponse.
Aujourd’hui il y a urgence que le Préfet et le Président de la Métropole sortent d’un comportement qui relève du syndrome de l’autruche et à prennent, enfin, leur responsabilité et apportent des réponses aux questions que les niçoises et les niçois se posent.
Robert Injey
1) Dès 2011, l’«EPRI (Evaluation Préliminaire des Risques d'Inondation un diagnostic préalable pour aller vers des choix partagés, première étape de la directive inondation» (Ministère écologie, développement durable 2011 avec un ajout en 2018). pointe qu’ « En l’espace d’un siècle (1868-1972) et au fil des projets urbains, le fleuve Paillon a été recouvert sur toute la traversée de la ville, et que le retour de crues exceptionnelles comme celles survenues en 1886 ou 1940 aurait des conséquences graves dans la cité. » (Partie X, page 535). Le même document pointe l’impact des inondations avec la notion EAIP, (Enveloppe Approchée des Inondations Potentielles). Pour la petite histoire, ce document ne pointait pas de risque d'inondation dans la Roya, à l’exception de Breil sur Roya…