Le drame nucléaire qui frappe le Japon relance le débat sur l’énergie. Pour certains la problématique est simple : « il faut sortir du nucléaire ».
Les mêmes d’ailleurs exigeaient, avec raison, il y a quelques mois de réduire de manière drastique nos émissions de Co2. Ces deux exigences se confrontent à une autre réalité, celle de l’accroissement de la consommation d’énergie à travers la planète.
Entre une population qui augmente, avec la perspective de 9 milliards d’individus à l’horizon 2050, et une consommation individuelle qui augmente les besoins énergétique d’ici cette date, risquent d’être sans commune mesure avec l’existant.
Certes les pays les plus énergivores peuvent et doivent réduire leur consommation en énergie, mais cela ne suffira jamais à compenser les besoins nouveaux.
Sur l’énergie, comme pour l’alimentation, l’eau et le climat, nous sommes confrontés à un véritable défi de civilisation qui concerne la planète toute entière.
Loin de la logique capitaliste qui pousse à la mise en concurrence des peuples et des territoires, notre avenir sera commun ou il n’y en aura pas.
Concernant l’énergie les défis devant nous sont multiples (production, distribution, consommation, droit à l’énergie pour tous ).
L’humanité ne s’en sortira pas en continuant à brûler les énergies fossiles. Certains se veulent rassurant en pointant les réserves en charbon pour 200 ou 300 ans. Sauf qu’à raison d’une hausse de la consommation de 2% par an, dans 50 ans il n’y a plus rien ! Sans parler du bilan carbone…
Cette réalité incite certains à voir dans le nucléaire une partie de la solution. Le Japon illustre de manière dramatique que le risque zéro n’existe pas et la prolifération des centrales nucléaires à travers la planète pose et posera la question du niveau de sécurité à chaque fois.
Dans le même temps aucune énergie propre et renouvelable n’offre aujourd’hui une perspective suffisante pour répondre aux besoins.
Une évidence s’impose il n’y a, aujourd’hui, aucune solution miracle répondant à toutes les exigences (réponse aux besoins humain, exigence de sureté, énergie propre et renouvelable…).
Un vrai débat public doit s’engager pour définir les choix énergétiques pour les décennies à venir et les efforts massifs de recherches et d’investissements sont et seront incontournable. Tout aussi incontournable la nécessité de sortir l’énergie des logiques capitalistes, dont les impératifs de rentabilité à court terme sont incompatibles avec les défis que pose la question énergétique.
Robert Injey