Enfin !
Le discours de François Hollande marque l'entrée en campagne du candidat du PS avec des propositions précises qui vont, enfin, permettre de débattre et de confronter les idées sur ce que devra faire la gauche en 2012.
Ces propositions confirment les annonces distillées depuis des semaines, elles s'insèrent aussi dans un discours dont chacun aura remarqué la forte tonalité de gauche. Révolution de 1789, de 1848, front populaire de 1936, 1945, 1968 et bien sûr le 10 mais 1981, François Hollande n'a pas lésiné sur les références historiques pour s'inscrire dans l'Histoire de la gauche. Multipliant les références aux valeurs de gauche il désigne les «marchés financiers» comme étant son véritable adversaire dans cette campagne.
C'est très bien tout cela mais... comme de nombreux hommes et femmes de gauche je reste sur ma faim sur la suite. Si la tonalité des formules et l'enrobage du discours sont très marqués à gauche, le contenu des propositions (plus d'une quarantaine dans son discours) est marqué par une certaine «adaptation» aux politiques libérales.
Du départ à la retraite à 60 ans avec 41 annuités (donc avoir commencé à cotiser sans interruption dès 19 ans...), au silence sur la question des salaires et sur le rôle de la BCE, en passant par le maintien de l'emploi public au niveau actuel (c'est-à-dire sans revenir sur les 170 000 suppressions de Sarkozy) sans parler de la tarification à l'activité pour les Hôpitaux, tout cela ne traduit pas une grande ambition sur la transformation de notre société.
Ce discours qu'il va prolonger jeudi par une conférence de presse et sa participation à l'émission « Des paroles et des actes » pointe une évidence : le Front de Gauche sera plus que jamais la garantie d'une solide victoire de la gauche face à Sarkozy et aux marchés financiers.
Robert Injey