Plan Transport
Cette délibération suscite chez moi 2 sentiments:
Le premier: c’est la satisfaction de voir pris en compte un certain nombre de propositions formulées par les élus communistes au mois d’avril 2009.
Monsieur Tordo, lors du dernier conseil municipal de Nice, vous nous avez reprochez avec beaucoup de véhémence de ne jamais faire de propositions.
Et bien, sur cette seule question des transports nous avions formulé 12 propositions.
Il en est ainsi sur la démarche d’une offre globale et la nécéssité de travailler sur une véritable mise en connexion des réseaux. Ce qui demeure l’aberration de la construction de la ligne 1, qui passe à proximité de 4 gares sans aucune connexion directe.
Autre proposition prise en compte sur l’axe retenu pour la ligne 2 en cœur de ville avec prolongement à l’Est.
Mais la satisfaction est profondément contrariée par trois aspects.
D’une part c’est le report aux calendes grecques de la finalisation des projets.
A quelques heures de l’ouverture du Sommet de Copenhague, alors que l’urgence de répondre à de la crise climatique se fait chaque jours plus forte, comment ne pas être inquiet par cette attitude qui consiste à réduire les objectifs ou bien encore à reporter les décisions indispensables?
Et pour la part qui est la notre, modeste il est vrai à l’échelle planétaire, nous participons à repousser les échéances.
Pour mémoire en 2005 dans le schéma directeur d’urbanisme adopté par la CANCA et où siégeaient déjà un grand nombre de membres de votre majorité, l’horizon de la réalisation de l’ensemble du dispositif transport était fixé à 2015 et le Tram à La Trinité à l'horizon 2010.
Aujourd’hui l’horizon est renvoyé à 2030 et le tram à la Trinité se situe entre 2014-2020. Et pour moi cette extension est une priorité.
En clair, entre 2005 et 2009, soit en 4 ans nous prenons 10 à 15 ans de retard. A ce rythme là jamais nous verrons le bout.
Et cela d’autant plus, Monsieur le Président, et c’est ma seconde contrariété votre chiffrage concernant la ligne 2 est assez surréaliste. Le 9 octobre vous annonciez 450 millions d’euros, un chiffrage pour le moins surprenant.
Comment d’un projet de 315 millions d’euros nous passons à 450 millions pour un projet comportant plus de 3 km de tracé supplémentaire, donc des stations et des rames supplémentaires et surtout une mise en tunnel sur 3.6 km ??
Alors certes aujourd’hui techniquement tout est possible. Mais je doute que le coût supplémentaire de l'extension et de la mise en tunnel e se chiffre à 100 millions d’euros supplémentaires, qui d'après des expert est le coût pour 1 seul km de métro.
Surtout quant on connait le sous-sol. Cela échappe peut être à beaucoup d’entre vous mais l’essentiel du sous-sol, sous le tracé, c’est du sable et de l’eau.
Pour rendre le projet possible c’est la construction de caisson et l’injection de milliers de tonnes de béton pour stabiliser la structure. Je passe sur les milliers de camions, j’en reste au simple chiffrage il est surréaliste.
Je ne suis pas le seul à le penser. Je constate que les élus socialistes ont la même appréciation dans l’ordre de grandeur, largement au-dessus des 700 millions, très loin Monsieur le Président de vos chiffres annoncés.
Je ne comprends pas ce chiffrage très à minima. Est-ce une erreur d’appréciation ? J’en doute.
Et en même temps je n’ose croire que dans 6 mois, 1 an, 2 ans, en nous annonçant la réalité des chiffres vous nous annoncerez l’abandon du projet, ou bien encore, tout est possible, le recours à un PPP (partenariat Public Privé) qui pèserait lourdement sur les finances de la communauté urbaine pour le siècle à venir.
Enfin dernière remarque, Monsieur le Président, le projet de tram en tunnel va à l’encontre de la logique qui veut qu’on essaye, par tous les moyens, réduire les risques.
C’est à ce titre que la ville de Nice, est située en zone B2 du risque sismique avec obligation depuis 1992, dans le cadre de dispositions parasismiques d’un renforcement du ferraillage dans les constructions.
Or ce que vous nous proposer, Monsieur le Président, constitue la création d’un risque supplémentaire.
J’ai pris le temps de lire le rapport final du GEMGEP d’avril 2005 sur le risque sismique à Nice, (Ministère équipement, CANCA…).
La nature de notre sous-sol, la présence de couches de sable fin parfois très épaisses et la position haute de la nappe phréatique entrainent un effet d’amplification des phénomènes sismiques.
Et à titre d’exemple l’étude pointe le cas de la station de mesure Alsace Lorraine lors de la secousse sismique de 2001, là ou vous projetez que le tunnel passe.
A ce phénomène d’amplification se rajoute l’aléa de liquéfaction les sols sableux saturé en eaux. Je cite «Violement secoués, ceux-ci se compactent, et peuvent perdre leur résistance au cisaillement et se comporter comme un liquide. Les sols se tassent, les fondations n’ont plus de capacité portante, et il s’ensuit des dommages majeurs pour les constructions ».
Et c’est dans ce sous sol pour le moins à risque que vous voulez construire un tunnel de 3, 4 km qui en heure de pointe peut voir circuler 4 à 6 rames.
Monsieur le Président, pour des raisons financières et de limitation des risques seule la solution «en surface» de la ligne 2 est viable.