Le premier ministre vient d’annoncer, mercredi 13 juin, sa volonté de rapprocher un peu plus les législatives de la présidentielle, sans pour autant que les deux scrutins se tiennent le même jour.
A quoi veut-on jouer ?
Après 2002 et 2007, nous venons de connaitre en 2012 le troisième scrutin version "calendrier inversé" (C'est à dire la présidentielle puis quelques semaines après les législatives). Le bilan est catastrophique pour notre démocratie de moins en moins représentative.
Ainsi dimanche 17 juin au soir l’UMP et le PS totaliseront sans doute 95% des sièges à l’assemblée nationale. Les mêmes, lors du 1er tour le la présidentielle le 22 avril totalisaient 56% des suffrages.
A l’inverse le Front de Gauche qui totalisait 11% des suffrages va se retrouver avec moins de 2% des sièges, le MODEM avec près de 7% n’aura sans doute qu’un seul siège et le FN, au-delà du dégout pour les thèses dont il est porteur, devrait en compter 2 ou 3 alors que Le Pen comptabilisait près de 18% des suffrages le 22 avril.
Ce décalage entre la représentation politique et l’expression des français est le résultat « mécanique » de l’inversion du calendrier. On ne vote plus pour des idées ou un programme aux législatives on vote pour donner une majorité au Président nouvellement élu. Système vicieux qui favorise la bipolarisation, car encore deux élections (2017 et 2022) et il n’y aura plus que des députés PS et UMP à l’assemblée.
Système qui vide les législatives de tout intérêt aux yeux des électeurs.
La preuve l’évolution du taux d’abstention. En 1993 il est de 30,8%, il passe à 32% en 1997 ; En 2002 avec l’inversion du calendrier il « explose » à 35,6%, puis 39,5% en 2007 et atteint 42,77% en 2012 !
Il faut en finir avec ce système anti-démocratique. La proportionnelle (pondéré ou pas pour assurer une majorité à la force politique arrivée en tête) est la seule solution pour redonner sens à une démocratie représentative qui aujourd’hui « évacue » plus de 40% des électeurs de la représentation nationale.
La proposition de Hollande porte sur une « part » des députés élus à la proportionnelle. Tout le débat porte sur l’importance de cette part. Soit c’est la totalité (position Front de Gauche), soit c’est beaucoup moins. Il circule le chiffre de 10%, ce qui est tout à fait ridicule, puisque une force totalisant 10% des suffrages se retrouverait avec 5 à 6 députés soit 1% des sièges…
En tout état de cause nous ne pouvons plus en rester là !
Robert INJEY
Conseiller municipal Nice