«Ils» pleurent à chaudes larmes sur « leurs difficultés » et «lui» s’empresse de répondre par avance à leurs exigences.
« Ils » ce sont les patrons, le fils Gattaz en tête, « lui » c’est Hollande. « Ils » et « lui » ont en commun de considérer que le problème c’est le « coût du travail ».
Que le patronat défende cette idée, c’est logique et reflète la réalité toujours bien vivante de l’antagonisme des classes. Ainsi en 2005 Warren Buffett (4ème fortune au monde en 2013) déclarait « tout va très bien pour les riches (…) nous n’avons jamais été aussi prospères. C’est une guerre de classe et c’est ma classe qui est en train de gagner ».
Que François Hollande adopte, sans broncher, ce point de vue en dit long sur les renoncements du PS et d’EELV.
Ce renoncement est d’autant plus choquant à la lecture de l’actualité boursière.
Hier le CAC 40 avec 4419 points atteint son nouveau record depuis le 15 septembre 2008, soit près de 19% d’augmentation en un an, 28 % sur deux ans.
A travers la planète les dividendes ont progressé de 43% depuis 2009 pour dépasser le 1000 milliards de dollars.
Et la France avec 50 milliards de dollars de dividendes est ni plus ni moins que le 3ème pays au monde après les USA et le Royaume Unis.
Voilà la réalité du « Coût du Capital » que François Hollande se garde bien de pointer.
Aujourd’hui le problème de notre économie ce n’est pas le « coût du travail » mais bien la cupidité des marchés financiers qui n’ont qu’un objectif « toujours plus ».
Peut importe pour ces gens là, la précarité, la misère ou la grande pauvreté qui frappent une grande partie de la population, la seule chose qui les préoccupent c’est la progression des dividendes.
Dans ce contexte, le discours affligeant du Président et de son gouvernement se traduit par la déception et la colère chez les hommes et les femmes de gauche qui ne gobent pas la fable sur le « coût du travail » ou bien encore celle sur « la répartition future des fruits de la croissance ».
Les dates d’initiatives (manif, marche…) commencent à fleurir, l’heure n’est pas à se résigner, bien au contraire !