Alors que le chômage atteint des sommets que la préoccupation d’une majorité de nos concitoyens c’est de savoir comment ils vont joindre les deux bouts à la fin du mois, l’UMP et le PS, tant au plan national que localement, se livrent à un pitoyable spectacle sur le thème « qui est responsable de la montée du FN ? ».
Qu’ils se rassurent, ils sont ex-æquo dans ce domaine.
L’UMP pour n’avoir cessé de banaliser les thèmes de prédilection du FN, d’en l’espoir d’en capter l’électorat.
Le PS pour n’avoir fait que creuser la désespérance sociale.
L’un et l’autre à force d’avoir tripatouillé les modes de scrutins depuis 15 ans pour renforcer le bipartisme (inversion du calendrier, abandon de la proportionnelle intégrale aux Régionales, abandon de la circonscription nationale aux européennes, augmentation des seuils pour se maintenir…..), se trouvent pris à leur propre piège.
Un peu tard pour se réveiller Messieurs !
Je ne m’éterniserais pas sur la droite.
Concernant les dirigeants du PS, après les récentes déclarations de Manuel Valls, Jean-Christophe Cambadelis parle ce matin de "suicide politique en direct " à gauche. Il va s’en dire que ces prophéties catastrophiques n’ont peut-être pas pour objectif, en tout cas elles n’ont pas pour effet, de mobiliser les électrices et électeurs. Elles ne répondent ni aux enjeux des élections départementales, ni aux attentes de millions d’hommes et de femmes, ni à la situation à gauche.
Oui, la situation est préoccupante. Mais au lieu de commenter la conséquence (la montée du FN) les porte-paroles locaux et nationaux du gouvernement feraient bien mieux de s’interroger sur les causes de cette situation. Avec cynisme et mépris, la politique gouvernementale tourne le dos au changement annoncé en 2012. La loi Macron est l’illustration du renoncement à faire une politique de gauche. Par contre elles sont saluées et encouragées par les forces les plus libérales en France et en Europe.
Pour mettre en échec la droite et faire reculer les idées de haine du Front National, il faut reconstruire l’ambition solidaire d’une transformation sociale et écologique.
Cela passe les 22 et 29 mars par donner de la force à une nouvelle gauche qui a su trouver, malgré les difficultés, le chemin du rassemblement avec les différentes sensibilités de gauche qui refusent l'austérité et proposent des solutions pour leur territoire.
R. Injey