Depuis 2011, la fraude au RSA est un des « grands combats » d’Eric Ciotti. Celui-ci veut donner l’image d’une traque sans concession et son bilan semble impressionnant : 32 millions d’euros économisés depuis 5 ans, dont 10 millions pour la seule année 2016.
Si la traque aux fraudes est juste et indispensable, le combat que mène Eric Ciotti, dans le département et à l’Assemblée nationale, donne le sentiment d’une grande détermination contre l’arbre de la fraude au RSA, pour faire oublier la forêt qui se trouve derrière.
La forêt en question est grande et elle révèle des fraudes immenses.
C’est celle de l’évasion fiscale (60 à 80 milliards d’euros par an).
C’est celle du CICE (17,5 milliards en 2015) dont l’utilisation échappe à tous les contrôles.
La forêt c’est la réalité de la fraude sociale des entreprises. En 2014 un rapport de la Cour des comptes pointait que la fraude aux cotisations sociales des entreprises s'élevait entre 20,1 et 24,9 milliards d'euros en 2012, soit 5% de l'ensemble des cotisations et contributions sociales. Dans certains secteurs (commerce, construction) plus de 10% des entreprises seraient concernées par la fraude !
Mais sur tous ces dossiers Eric Ciotti est d’une grande discrétion !
Pourtant, faisons un petit parallèle avec le RSA. En 2016, sur plus de 30 000 allocataires du RSA dans les Alpes-Maritimes, 223 amendes administratives ont été notifiées soit 0,74%, 110 personnes ont vu leur droit RSA suspendu après avoir refusé 2 offres « raisonnable d’emploi » soit 0,36%, et 14 plaintes déposées soit 0,046%. Une proportion très faible, mais qui n’empêche pas Eric Ciotti de stigmatiser en permanence les allocataires du RSA.
Cette réalité ramène à sa juste proportion ce que « pèse » la fraude au RSA dans l’économie de notre pays et de notre département. Une goutte d’eau qui permet à la droite et au Front national de stigmatiser les plus démunis et de les diviser. Et pendant ce temps on ne parle pas du reste, en l’occurrence les milliards qui sont volés à la collectivité par le grand patronat et autres rentiers.
Robert Injey
PCF-Front de gauche Nice