Le 23 décembre 2016, le conseil de sécurité de l'ONU adoptait la Résolution 2334, réitérant "sa vision d’une région où deux États démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues" et condamnant, pas la même, tous les processus de colonisation menés par le gouvernement israélien.
Cette adoption, par 14 voix, n'a été possible que grâce à l'abstention historique des États Unis, sans doute lassés de la fuite en avant du gouvernement israélien. Cette volonté de trouver le chemin d'une issue politique et pacifique a un conflit vieux de 50 ans, n'a pas trouvé grâce aux yeux de Christian Estrosi. Celui-ci s'est immédiatement fendu d'une déclaration pour annoncer son "départ pour Israël où [il va] témoigner [son] soutien à Benjamin Netanyahou, après la décision de l'ONU dangereuse qui attaque la seule démocratie de la région". Joignant la parole aux actes, le président de la Région PACA, une fois sur place, a annoncé une aide, sur des fonds publics, de 50 000 euros au Fond National Juif (KKL). Un organisme paragouvernemental qui joue un rôle fondamental dans la colonisation de la Cisjordanie et de Jérusalem Est, laquelle est condamnée par la résolution de l'ONU.
Dans une déclaration l'UJFP Paca (Union juive française pour la paix) dénonce "cet acte de collaboration active avec une colonisation qui perdure depuis des décennies", et le soutien de Christian Estrosi à "un gouvernement d’extrême droite qui prône l’apartheid séparant les Juifs et les non-Juifs."
L’alignement du président de la Métropole et de la Région PACA sur les positions de la droite extrême Israélienne est une rupture profonde. Rupture non seulement avec les positions portent la droite gaulliste, mais aussi avec la quasi-unanimité des nations, qui condamnent, résolution après résolution l'insupportable oppression imposée au peuple palestinien. En justifiant cette colonisation effrénée, Christian Estrosi sera politiquement comptable d'une politique qui est « une violation flagrante du droit international et un obstacle majeur à la réalisation de la solution des deux États et à l’instauration d’une paix globale, juste et durable » (extrait Résolution 2334.)
Comme le signale l'association « Citoyens pour la dignité » il y a une forme de syndrome de la droite niçoise dans la position de C. Estrosi. En effet, en 1974 déjà, au lendemain d'un vote du conseil de sécurité de l'ONU qui qualifiait l’apartheid en Afrique du Sud de crime contre l'humanité, Jaques Médecin se précipitait pour jumeler Nice avec le Cap.
Au-delà des motivations profondes de cette opération (volonté de se singulariser, visées électoralistes, méconnaissance profonde de la situation...), la prise du position du Président de la Métropole et de la Région PACA, renforce la nécessité de mener campagne pour faire prévaloir les droits du peuple palestinien.
Robert Injey
(Patriote Côte d'Azur n°169 du 6 au 13 janvier 2017)