L’épidémie de grippe que nous sommes en train de connaitre met en évidence l’impasse dans laquelle notre système de santé est plongé. Réforme après réforme, la logique financière prend le pas sur la notion de service public. Au nom de l’équilibre des comptes, l’hôpital public connait le plus grand plan de licenciements de notre pays, avec 22000 suppressions de postes et 16 000 fermetures de lits programmées.
Fonctionnant déjà à flux tendu au quotidien, les services des urgences sont littéralement saturés avec l’épidémie en cours. La ministre de tutelle parle d’ « urgences qui atteignent les limites de leurs capacités » et propose seulement de « retarder les opérations non-urgentes » ! Pour Christophe Prudhomme porte-parole de l'association des urgentistes de France (CGT-Santé), le constat est dramatique, "Les limites ont déjà été dépassées depuis plusieurs jours. Cela se traduit par une surmortalité évitable, des gens qui attendent 24 heures sur des brancards",
Pour les usagers et les personnels soignants aussi, le point de rupture est largement dépassé. Les heures d’attente faute de lits en nombre suffisant explosent, tout autant que la souffrance au travail des personnels.
Mais, là aussi, la crise n’est pas la même pour tout le monde. Pendant que l’Hôpital public est asphyxié par les politiques d’austérité, Sanofi, premier groupe pharmaceutique en France, croule sous les dividendes. En 2016 le groupe vient de racheter ses propres actions pour 6,6 milliards, tout en distribuant 3,75 milliards de dividendes.
Préserver la santé de la marchandisation et de la cupidité des actionnaires est un des enjeux des échéances de 2017.
Robert Injey
Edito du Patriote de cette semaine