La baisse du taux de fécondité se confirme en France. Jusqu’à ces dernières années la France était un des rares pays où ce taux dépassait le seuil symbolique des 2 enfants par femme. En tombant à 1.93, nous nous retrouvons dans la situation classique des pays dits développés. Si les raisons de cette baisse sont multiples - crise économique, évolution du mode de vie, recul d’une véritable politique familiale, crainte de l’avenir- la conséquence c’est un vieillissement accéléré de la population française. Au 1er janvier 2017, 19,2 % des habitants avaient 65 ans ou plus, soit 3 points de plus en dix ans.
Face à cette situation les pays en Europe répondent de manière très différente. L’Allemagne connaît un taux de fécondité inférieur à 2 depuis 1971. Aussi est-elle confrontée depuis longtemps à un vieillissement de sa population avec des perspectives de recul démographique à l’horizon 2050 de 8 à 14 millions d’habitants. C’est cette réalité qui explique l’attitude d’Angela Merkel sur l’accueil des réfugiés.
Pour la France, un repliement tel que le prône une partie de la droite et l’extrême droite serait une catastrophe démographique dans les décennies à venir. Y répondre c’est mettre en œuvre, dès à présent, une politique migratoire dynamique et partagée avec les pays d’émigration. C’est aussi apporter une réponse à la hauteur, en termes de solidarité et de développement des services publics, aux problématiques que posent le vieillissement de la population et à la perte d’autonomie. Des questions qui sont absentes du débat présidentiel.
Robert Injey (Edito du Patriote du 20 février 2017)