Elle a eu la parole rare depuis des mois et elle ne la reprendra véritablement que les 4 et 5 février à Lyon. Elle est d'une discrétion qui rompt avec les pratiques de son camp plus, adepte du coup de force. Et pourtant ses idées gangrènent une grande part du débat politique, pèsent dans beaucoup de têtes et rallient une part grandissante d'un électorat de droite électrisé. Elle n'a pas besoin de trop en faire, les leaders de droite, Eric Ciotti et Christian Estrosi en tête, reprennent ses thématiques. Et les affres de « l'affaire Pénélope Fillon » apportent encore un peu plus l'eau à son moulin. Quant au Président des Etats Unis, par décrets interposés, il est devenu son VRP.
Donnée présente, depuis 2013, au second tour de la Présidentielle dans toutes les enquêtes d'opinion, il y a une banalisation médiatico-sondagière de la politique portée par Marine Le Pen et le Front National.
Derrière son image lissée par les médias, il ne faut pas abandonner la campagne pour démasquer l'imposture d'une extrême droite qui prône la division, la haine et le racisme. Il ne faut pas cesser de démasquer le pseudo virage social de Le Pen.
Ainsi, en juillet dans une interview à Valeurs Actuelles, passée inaperçue en raison du drame du 14 juillet, Marine Le Pen lâche le morceau. Elle n’est ni pour les 35 heures, ni pour une augmentation du SMIC payée par les entreprises. Et quand les salariés sont en lutte pour conserver leur emploi, comme à Air France, ils se font traiter de voyous par les dirigeants du FN.
Face aux idées et à l'imposture de l'extrême droite, il ne faut pas baisser la garde...
Robert Injey
( Editorial du Patriote Côte d'Azur du 3-9 février)