La confusion, certains parlent même de débandade, est grande dans cette campagne présidentielle. Passons sur la droite contrainte, par la logique des primaires, à soutenir un candidat dont on sait maintenant que l’éthique était virtuelle. Le phénomène Emmanuel Macron est, quant à lui, l’illustration qu’en politique tout est possible. Le ralliement d’un Bayrou est assez logique, celui de Robert Hue signe une fin de parcours pitoyable. Ceux de Bertrand Delanoë et de Patrick Braouzec interpellent.
Aujourd’hui, profitant chaque jour de cette confusion, les idées de l’extrême droite gangrènent notre société. Dans les 45 jours de campagne qui nous restent, le danger c’est de nous laisser voler le débat par les péripéties sans fin de l’affaire Fillon et le jeu des ralliements opportunistes à Macron. Tout cela occulte les enjeux de 2017. Le devenir de la protection sociale, celui d’un nécessaire renouveau démocratique, la question de la place du travail, de la réforme fiscale, la question de l’Europe ou bien encore du développement des services publics, sans parler de la transition écologique ou de la lutte contre la finance… pour l’instant tout cela est loin d’occuper la « une » de l’actualité.
Et pourtant, si nous n’imposons pas ces questions dans le débat public, en particulier avec celles et ceux qui, déçus ou lassés, sont partis pour étoffer les rangs des abstentionnistes, les idées de l’extrême droite vont continuer à prospérer. Il y a urgence à mener la bataille des idées, à rentrer en campagne pour sortir de cette confusion mortifère.
Robert INJEY (Editorial du Patriote n°178)