Ce qui vient de se passer mercredi soir à l’Assemblée avec « En marche ! » et ses alliés qui s’approprient toutes les vices présidences et les trois sièges à la questure, symbolisent d’une manière caricaturale que ceux-là même qui prétendaient faire de la politique autrement, la font de la pire des manières. Cet épisode vient clore une série pour le moins tout aussi pitoyable.
L’élection de François de Rugy à la Présidence de l’Assemblée nationale est une autre illustration que le Président, ce gouvernement et sa majorité sont bien peu soucieux de faire de la politique autrement. François de Rugy, élu député lors des scrutins précédents grâce à un accord PS-EELV, quitte ces derniers au moment où Cécile Dufflot veut se démarquer de M. Valls. Candidat à la primaire du PS en janvier 2017, il signe le texte par lequel il s’engage à soutenir le vainqueur. Totalisant moins de 4 %, il se précipite un mois plus tard pour soutenir Emmanuel Macron. Aujourd’hui, le voilà élu au perchoir, devenant ainsi le 4e personnage de l’État. Dans le même temps, deux ministres du premier gouvernement d’Édouard Philippe, ayant des « difficultés » avec la justice, Richard Ferrand et Marielle de Sarnez, se retrouvent avec d’importantes responsabilités à l’Assemblée. L’un préside le groupe LREM quand l’autre s’apprête à prendre la tête d’une commission importante. Enfin, si on se souvient que ce gouvernement et sa majorité n’ont été élus qu’avec 14 % des inscrits au premier tour, nous avons là tous les ingrédients des tumultes à venir. D’une part, l’absence d’une véritable adhésion populaire, d’autre part une grande désinvolture pour recaser des ministres en « délicatesse » à des postes politiques importants à l’Assemblée, comme si le copinage l’emportait sur toute précaution. Enfin, les couacs à répétition entre les membres du gouvernement (le dernier sur l’affaire des pesticides tueurs d’abeilles), illustrent la forte présence de tous les lobbyings au cœur même de ce gouvernement.
Ce Président qui semble avoir un faible pour Versailles, est déjà en baisse dans les enquêtes d’opinion. Déjà plus bas qu’Hollande à la même époque !
Dorénavant un seul mot d’ordre, face au Président des banques : « On lâche rien !»