En politique il y a un art consommé, c’est celui du leurre.
Pour détourner l’attention d’un vrai problème, on met en scène une opération pour faire parler d’autre chose. Alors que notre République connaît une véritable crise de la représentation nationale, que l’abstention aux législatives depuis la mise en place du quinquennat en 2002 ne cesse de progresser, passant de 35 % en 2002 à plus de 51 % en 2017.
Alors que le nouveau gouvernement n’a été « élu » qu’avec 14 % des inscrits, la réponse apportée est… la réduction du nombre de parlementaires !
C’est sûr : pour soigner un malade, le plus simple c’est de casser le thermomètre !
Qui peut-croire que l’on va ainsi réduire la fracture entre la représentation nationale et le pays ? Et l’instauration d’une proportionnelle à la marge (10 % ou même 20 %), sur un total de 400 députés aboutirait dans une future Assemblée à un nombre de députés communistes ou de FI très inférieur à aujourd’hui.
La volonté affirmée dans les propos d’Emmanuel Macron à Versailles ce sont « des parlementaires qui travaillent mieux avec des collaborateurs mieux formés » ; les intéressés apprécieront.
En réalité, l’objectif qui transpire, c’est de soumettre totalement la représentation nationale. Si on ajoute à cela la volonté de favoriser le regroupement des communes et des départements, la « République » qui apparait est celle qui se caractérise tout à la fois par un hyper présidentialisme, l’éloignement des citoyens des centres de décisions et la main mise des « experts » sur les Assemblées au détriment des élus. En somme une République technocratique au seul service des marchés financiers.
Robert Injey (Editorial du Patriote n°195 en kiosque vendredi)