« Adolphe Thiers, dans le sein de la Commission sur l’instruction primaire de 1849, disait: « Je veux rendre toute puissante l’influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l’homme : « Jouis ». M. Thiers formulait la morale de la classe bourgeoise dont il incarna l’égoïsme féroce et l’intelligence étroite. »
Ces premières lignes du "Droit à la Paresse" de Paul Lafargue (1883), sont d’une grande actualité. Certes, l’influence du clergé a été remplacée par celles des « Nouveaux chiens de garde » qui portent la collusion entre pouvoirs médiatique, politique et économique et qu’incarne parfaitement Emmanuel Macron. Ses déclarations répétées contre les « illettrés », « les gens qui ne sont rien » et maintenant les « fainéants » ne doivent rien au hasard. Elles sont l’illustration de cet « égoïsme féroce » dont parle P. Lafargue.
L’arrivée d’Emmanuel Macron ne marque pas un simple prolongement des deux quinquennats précédents, déjà dévastateurs sur le plan social. Il marque la volonté du grand patronat de faire un bond conséquent et définitif pour remettre en cause un siècle de progrès social.
Face à cela, les tergiversations des uns, les questions de préséances des autres, ne sont pas à la hauteur du défi historique que nous devons relever.
Face à l’égoïsme de classe d’une grande bourgeoisie triomphante, sachons-nous rassembler…
Robert Injey
(Editorial du Patriote Côte d'Azur n°205 daté du 15 septembre)