La démission du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, d’abord refusée, maintenue, pour finalement être acceptée en pleine nuit, constitue une première.
Les raisons profondes et les motivations (Mairie de Lyon, désaccords plus profonds entre les deux hommes…) importent peu. Cet épisode illustre le pitoyable spectacle d’une présidence jupitérienne en pleine débandade depuis plusieurs mois.
Hasard du calendrier, cet événement, inédit, intervient la veille du 60e anniversaire de la proclamation de la Ve République, le 4 octobre 1958. En 60 ans, celle-ci, déjà fortement marquée dès l’origine par la fonction présidentielle incarnée par le général de Gaulle, a progressivement dérivé au travers des 24 modifications qu’elle a connues, vers une conception et une pratique quasi monarchiques de la fonction présidentielle. Aujourd’hui, les lieux de pouvoir s’éloignent systématiquement des citoyens, la démocratie communale est de plus en plus fictive, le parlement voit ses pouvoirs sans cesse rognés et, de représentative, notre République en aura bientôt plus que le nom.
La présidence Macron, avec ses dérives et ses affaires, est le reflet d’un système institutionnel à bout de souffle. Oh certes, la Ve peut continuer très longtemps à « survivre », à être « réformée », le président Macron veut réduire, encore une fois, les prérogatives de l’Assemblée... mais avec quelles conséquences ?
L’urgence d’une VIe République est plus que jamais d’actualité. Une VIe République participative, démocratique et solidaire qui redonne du souffle à notre démocratie et rende le pouvoir aux citoyennes et aux citoyens.
Robert Injey