Estrosi ou le fantasme de big-brother !
Cela devient comme une obsession chez Christian Estrosi , une fuite en avant dans le tout sécuritaire. Après Reporty, après les policiers dans les écoles, après les portiques dans les gares, après la vidéosurveillance générale, après la police municipale la plus nombreuse de France, après la reconnaissance faciale dans les lycées, voilà maintenant la reconnaissance des émotions. Christian Estrosi propose de tester, en particulier sur le tramway, un dispositif de détection des émotions en lien avec le centre de supervision urbaine.
Profondément affecté que toute son armada de vidéo-surveillance et les effectifs sans pareil de sa police municipale n'ont en rien pu empêcher le drame du 14 juillet 2016, Christian Estrosi dévire toujours plus sur une surenchère permanente dans la logique sécuritaire. Une logique qui ne règle rien sauf, au final, en remettre en cause notre liberté d'agir et de penser. Après la tentative de mettre en place un système de délation généralisée, exprimer des émotions deviendra demain susceptible de nous faire considérer comme un suspect potentiel ?
A l’heure où le mouvement des gilets jaunes montre l’ampleur de mécontentement de notre peuple, Christian Estrosi vaudrait sans doute pouvoir ficher celles et ceux qui sont en colères ?
Mis bout à bout, les dispositifs successifs que veut mettre en place le maire de Nice sont l'expression d'une dérive totalitaire dangereuse.
A celui qui prétendait créer 50 000 emplois dans la plaine du Var, les derniers chiffres du recensement de l’INSEE le montrent, Nice est en panne d'attractivité. Et la raison N° une n'est pas une question de sécurité. Au lieu de s'agiter sans cesse dans la spirale sécuritaire Christian Estrosi serait bien mieux avisé de répondre aux attentes des niçois et des niçoises. Dans une ville au près de 20 % de la population est sous le seuil de pauvreté où la crise du logement est dramatique il y a bien mieux à faire.
Robert Injey