« Beaucoup de ceux qui auront été directement touchés par la fusillade pourraient être des migrants en Nouvelle-Zélande. Ce sont peut-être même des réfugiés ici. Ils ont choisi de faire de la Nouvelle-Zélande leur maison et c’est leur maison. Ils sont des nôtres. La personne qui a perpétré cette violence contre nous ne l’est pas. »
Ces paroles prononcées dans les heures qui ont suivi la tuerie de Christchurch, par Jacinda Ardern, Première ministre de la nouvelle Zélande, sont remarquables.
À l’heure où les dirigeants européens ferment les yeux sur les milliers de réfugiés qui meurent en Méditerranée, où l’Europe, gagnée par le repliement, se ferme, et où la haine de l’autre semble s’emparer de pans entiers de la population, madame Jacinda Ardern vient de nous donner une leçon. Une leçon de dignité et d’humanité en redonnant sens à ce qui doit être le cœur même de toute société humaine, la fraternité à l’égard des autres quelles que soient leurs origines, leurs modes de vie, leurs religions.
En refusant de prononcer le nom du terroriste, en masquant les images de ce dernier, elle coupe court à la volonté morbide de celui-ci d’acquérir une sinistre notoriété. Elle fait le choix, au-delà de ce que sera le verdict de la justice, de l’effacer, de le plonger dans l’oubli, moyen le plus efficace pour mettre en échec la médiatisation que recherchent les terroristes.
Merci Madame.
Robert Injey
(Editorial du Patriote Côte d'Azur n° 284)