Le capitalisme est en perpétuel mouvement pour dégager de nouvelles sources de profits. Face à la cupidité des actionnaires, rien n’est définitivement acquis. Nous pouvons le constater, jour après jour, avec la volonté persistante du patronat et des gouvernements successifs de remettre en cause tous les acquis de plus d’un siècle de luttes sociales. Il en est ainsi du programme du CNR.
Parmi les remises en cause auxquelles rêvent le patronat et les actionnaires, il y a le statut des fonctionnaires, il y a le code du travail et…. le salariat.
Oh comprenons nous bien dans l’esprit de ces gens là, il ne s’agit pas d’abolir le salariat pour favoriser «la libre association des producteurs» comme pouvait le concevoir Marx. Non, pour eux la tentation est grande non pas de se projeter dans l’avenir, mais de revenir deux siècles en arrière à l’époque des tâcherons. Exit le contrat de travail qui contraint pour une part le patron, exit les droits liés au contrat de travail, même s’ils sont en recul, exit les cotisations patronales. Bienvenue dans le monde merveilleux du « digital labor », le travail numérique. Dévoyant totalement les aspirations des individus à pouvoir décider, faisant miroiter l’autonomie et l’auto-entreprenariat, ou bien encore l’économie du partage il enferme l’individu dans des activités peu reconnues, mal rémunérées et dans une totale précarité. C’est un véritable esclavagisme des temps modernes qui se met en place. Et plus besoin de chaînes, le smartphone est bien plus efficace pour ordonner, surveiller, contrôler et traquer...
Robert Injey
(Ubérisation un dossier dans le Patriote Côte d'Azur daté du 7 juin)