Après les Européennes, Éric Ciotti sort particulièrement affaibli. La ligne qu’il a soutenue, celle d’une droitisation de LR, avec un soutien très actif à Laurent Wauquiez exprimé tout au long de la campagne, s’est fracassée sur le résultat des Européennes. Sur Nice même, LREM est devant LR de plus de 10 points avec 21,83 %, loin des 11,70 % de LR. La ligne Ciotti/ Wauquiez n’aura réussi ni à ramener des électeurs de l’extrême droite ni à empêcher l’hémorragie vers LREM.
Dans la foulée, Christian Estrosi annonce, avec plus de force, ce qu’il pense depuis longtemps : LR et LERM doivent agir ensemble. Les uns et les autres sont d’accord sur l’essentiel et ils portent la même politique économique et sociale au service des actionnaires.
La position de Christian Estrosi a, au moins, le mérite de la clarté. Au lendemain des élections européennes, ce qui peut se formaliser, c’est l’union du centre et de la droite. Une union qui pourrait installer durablement la mainmise de la droite sur les affaires de notre pays.
Cela d’autant plus qu’à gauche, le paysage, à l’image des résultats des Européennes, a quelque chose de désespérant. La multiplication des appels à « refonder », « reconstruire », « rénover » la gauche, sans parler du « Bing bang » à gauche et les querelles qu’elles suscitent, traduisent l’émiettement sans précédent qui résulte du quinquennat Hollande et une forme d’impuissance.
Eh bien paradoxalement, c’est sans doute le moment où il va falloir oser. Oser, loin du battage médiatique, et avoir l’audace de mener des expériences pour partager, fédérer, rassembler et enclencher des dynamiques porteuses d’une ambition d’émancipation sociale et écologique à l’échelle des territoires. Les échéances qui viennent, en 2020-2021, parce qu’elles sont d’une grande proximité, peuvent être l’occasion de rassembler en redonnant du sens à une véritable alternative face aux logiques capitalistes.