Il faut en finir avec la manipulation des chiffres et des peurs qu’alimentent les discours xénophobes. Les chiffres qui viennent d’être publiés par le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) sont éloquents. Il y a 70,8 millions de réfugiés à travers le monde en 2018. Un chiffre qui a doublé en 20 ans, qui augmente encore entre 2017 et 2018.
Un chiffre qui est la conséquence des conflits (souvent oubliés comme en Afrique) qui existent à travers la planète, s’ajoutant aux conflits existants (Palestine) et des incidences du réchauffement climatique. Mais contrairement aux thèses de la droite extrême et de l’extrême droite, il n’y a pas de « vague de réfugiés » en direction de l’Europe.
Les deux tiers des réfugiés (41,3 millions) le sont à l’intérieur de leur propre pays. Et sur les 25,9 millions de réfugiés dans un autre pays, quatre réfugiés sur cinq vivent dans un pays voisin du leur, donc essentiellement dans des pays en développement (dont 5,5 millions de Palestiniens). Et les pays qui accueillent le plus de réfugiés sont : la Turquie où est hébergée la plus grande population de réfugiés au monde (3,7 millions), suivie du Pakistan, de l’Ouganda, du Soudan et de l’Allemagne.
Nous sommes loin donc des théories xénophobes dont nous abreuvent les tenants du repliement et de l’Europe forteresse. M. Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, faisait le constat en présentant le rapport du HCR à Berlin : « On a derrière nous les élections européennes, on a des chiffres franchement gérables d’arrivées en Europe, c’est le moment d’affronter cette question. » L’Europe doit prendre ses responsabilités face au drame des réfugiés qui meurent en Méditerranée. La Journée internationale des Réfugiés, le 20 juin, et la marche organisée le 23 juin à Nice doivent être l’occasion de le rappeler avec force et détermination.
Robert Injey