En relançant le débat sur l’immigration Macron vient de remettre une pièce dans le jukebox pour réactiver l’extrême droite. Et il le fait avec un grand cynisme en déclarant aux parlementaires LaREM : « Vous n’avez qu’un opposant sur le terrain : c’est le Front national (devenu Rassemblement national). Il faut confirmer cette opposition car ce sont les Français qui l’ont choisie. »
L’extrême droite c’est l’assurance tout risque d’Emmanuel Macron.
Celle qui peut lui permettre d’être réélu confortablement en 2022 dans un duel au second tour avec Le Pen.
Celle qui lui permet de faire passer à l’arrière plan la réalité de sa politique au seul bénéfice des plus riches. À l’heure où il s’apprête à casser notre système de retraite et à plonger dans une totale précarité des millions de futurs retraités Macron a désigné l’ennemi : l’immigré !
La ficelle est grosse. Utilisée à chaque fois par les pouvoirs en place quand il fallait détourner la colère populaire, l’immigré est le coupable idéal. Et malheureusement cela marche trop souvent.
La réalité aujourd’hui c’est que la France n’a pas un problème avec l’immigration. Au demeurant les chiffres sont assez éloquents. La proportion d’immigrés sur la population totale en France était de 7,4 % en 1975. Après le regroupement familial, la mondialisation, les réfugiés liés aux guerres et à la famine nous sommes aujourd’hui à 9,7 % ce qui représente 6 millions de personnes pour une population globale de 67 millions. Nous sommes bien loin d’une quelconque invasion que fantasme l’extrême droite et que tente à son tour d’instrumentaliser Macron. Et pour être complet, si la France est une terre d’immigration elle est aussi une terre d’émigration. Près de 2,5 millions de Français vivent à l’étranger. Mais là on ne parle pas d’émigrés, mais d’expatriés...
Le problème aujourd’hui en France et dans le monde ce ne sont pas les immigrés, mais bien la logique capitaliste qui assassine la paix et notre planète. S’attaquer à cela c’est remettre en cause l’ordre établi que Macron et les siens défendent bec et ongles.
Robert Injey