A moins de cinq mois des échéances municipales à Nice, le spectacle qu’offre la gauche est assez désespérant.
La décision d’EELV de s’allier avec un écologiste de droite, Jean Marc Governatori, personnage au parcours très éloigné des combats pour l’émancipation humaine, nous laisse songeur et illustre, une nouvelle fois, que le pire en politique est toujours possible. Cette décision fragilise la tentative de large rassemblement que nous souhaitons engager sur Nice.
Force est de constater qu’entre les décisions des uns, les appels et les intentions des autres, nous nous dirigeons allègrement vers le scénario catastrophe: celui où la gauche serait absente du second tour et donc au final du conseil municipal.
Un conseil où la seule opposition à Christian Estrosi serait Philippe Vardon et éventuellement Eric Ciotti, c’est à coup sûr la certitude de choix politiques qui tournent le dos aux classes populaires, des choix politiques qui seront marqués par une surenchère dans les délires sécuritaires et xénophobes et l’inaction face à la détérioration de notre environnement.
Malheureusement, nous avons déjà l'expérience de ce genre de situation. Au Conseil Régional avec la majorité LR qui a déjà pris des mesures très mauvaises pour la population (Transport, vie associative…). Autre situation, à Cannes, où l'absence d’une quelconque opposition de gauche permet au maire de donner libre cours à toutes les dérives. N’est-ce pas à Cannes où le taux de logement sociaux vient de baisser de 19 à 17% et où près de 50% des habitations sont des résidences secondaires à la grande satisfaction de la municipalité?
Nous serions irresponsables de laisser s’installer une telle situation à Nice. Et cela d’autant plus que, sur l’essentiel, nous pouvons être d’accord. De l’arrêt de la bétonisation de la plaine du Var à l’expérimentation de la gratuité des transports en commun, de la lutte contre la ségrégation urbaine à la mise en oeuvre d’une véritable transition écologique, les points de convergences sont nombreux.
Face à cette nouvelle situation d’éclatement de la gauche depuis samedi, de manière persistante nous allons une nouvelle fois tenter de rassembler ce qui peut l’être, comme cela s’est fait à Marseille. C’est à dire: des citoyens engagés aux communistes en passant par les insoumis, les socialistes et les écologistes qui refusent l’alliance avec Governatori.
Le défi est de taille, mais l’urgence de la situation exige que nous tentions tout ce qu’il est possible. C’est le sens de l’appel que nous lançons aux forces politiques et à des citoyens engagés, qu’ils soient pour ou contre un large rassemblement. Nous leur proposons que nous nous rencontrions, tous ensemble, pour explorer la possibilité que l’unité l’emporte pour répondre à la nécessité des combats à mener contre Estrosi, Ciotti Vardon.
Cette rencontre pourrait avoir lieu mardi 29 octobre
Pour résumer notre état d’esprit aujourd’hui face de la situation de la gauche à Nice, ces vers d’Aragon nous reviennent en tête:
«Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat»
PCF Nice