Depuis plusieurs années nous assistons à une augmentation du nombre des coupures de gaz et d’électricité pour cause d’impayés. Les chiffres sont éloquents : d’après les fournisseurs il y a une augmentation de 18 % d’impayés pour l’électricité, par rapport à l’an dernier, et 10 % pour le gaz.
Ces dernières semaines le Médiateur de l’énergie dressait un terrible constat : « Une hausse des sollicitations de consommateurs en situation d’impayés en 2019, le nombre d’interventions pour impayés, coupures ou réductions de puissance, dépasse les 572 440 réalisées en 2018. »
Aujourd’hui plus de 12 millions de personnes sont en situation de précarité énergétique, et la facture moyenne (960 euros par an) ne cesse d’augmenter. Les usagers sont pris en tenaille entre les factures de régularisation, les logements énergivores sans parler des pratiques commerciales agressives.
Sur ce dernier point l’explosion de la concurrence dans l’énergie se double d’une véritable jungle tarifaire qui rend toute comparaison incompréhensible pour le consommateur. Le Médiateur de l’énergie ne pouvant que constater la hausse sans précédent (+38 %) des litiges entre les usagers et les fournisseurs. Une nouvelle fois c’est l’illustration que la “libéralisation” se traduit par une hausse tarifaire sans précédent sur fond de pratiques commerciales douteuses voire mensongères, de pseudo offre verte, de fausses promotions. Et cela n’est pas le fait de petites sociétés, mais de grosses structures (ENI très critiquée, suivie de Total, Engie et EDF).
12 ans après la libéralisation du marché de l’énergie le constat est là, 12 ans de hausses continuelles et après une situation de rente de monopole qui pouvait profiter au public nous nous retrouvons dans une situation de rente d’oligopole qui profite au privé. A l’heure de l’impérieuse nécessité d’une profonde transition écologique et énergétique et d’en finir avec la précarité énergétique, il s’avère plus que jamais urgent de sortir l’énergie des griffes des grands groupes capitalistes.
Robert injey