Les sondages se suivent et se ressemblent, la gauche est divisée et stagne entre 25 et 27% sûre de laisser la place au second tour à un duel Macron-Le Pen
Les semaines se suivent et se ressemblent avec son lot de candidats potentiels supplémentaires annoncés à gauche, dans une sorte de surenchère.
Les argument se suivent et se ressemblent « je suis le mieux à même de rassembler», «mon programme, mes propositions sont différents et bien meilleurs». Même si parfois il y a de fortes convergences, la volonté de cultiver la différence semble la seule préoccupation.
A ce rythme là, 2022 risque fort de ressembler à 2017, mais en pire. Car, différence de taille, encore 5 ans de macronisme et il ne restera RIEN, ou presque, de nos conquis sociaux.
Allons-nous, tranquillement, plonger un peu plus dans un gouffre de régressions sociales? A l’heure actuelle cela ne semble pas inquiéter outre-mesure une grande partie des leaders de la gauche et de l’écologie plus soucieux d’exister que d’être utile à notre peuple.
Pour déjouer ce scénario, la tâche est sans doute immense. Mais sauf à se résigner, ne faut-il pas essayer l'impossible pour éviter le pire ? N’est-ce pas ce qui se fait dans la plupart des régions pour les Régionales? Est-ce impossible de définir 10 mesures fortes pour rompre avec 20 ans l'ultralibéralisme? Des mesures pour : redistribuer les richesses, sécuriser l’emploi, remettre en cause les logiques productivistes, contrôler de la finance, favoriser une autre orientation de la construction européenne, moderniser et développer les services publics, relancer notre industrie au service, entre autre de la transition écologique, réformer la fiscalité, lutter contre l'évasion fiscale, donner des droits nouveaux aux salariés, réformer notre République ?
Est-ce impossible de concevoir que les forces, politiques et sociales, qui se disent pour le progrès social, se retrouvent autour d’une table pour convenir d’un accord de gouvernement portant sur 10 mesures majeures, une majorité parlementaires portant la diversité de la gauche et de l’écologie, un gouvernement à l’image de cette majorité et, parce qu’il faut bien en passer par là, convenir du nom qui figurera sur le bulletin de vote à la présidentielle?
Le peuple de gauche, parce que les institutions sont ainsi faites, assiste impuissant et dépité au triste spectacle actuel.
Si d’aventure nous devions poursuivre dans cette voie mortifère, si rien n’était tenté pour faire autrement, ce peuple de gauche pourra à juste titre considérer avoir été abandonné pour quelques calculs de boutiques.
Face au risque d’un nouveau mandat de Macron, un nouveau renoncement de la gauche serait une véritable forfaiture. Une trahison de plus, une trahison de trop qui n’épargnera aucune force.
Robert Injey