Ces derniers jours, comme beaucoup de téléspectateurs, je me suis imposé plusieurs épreuves assez pénibles: regarder les débats de la primaire (fermée) des Républicains, ainsi que la - très - longue allocution du candidat Macron.
Ce dernier ne cache plus ses ambitions de poursuivre le train de régression sociale qu’il a commencé à imposer à notre pays. Rien à attendre de ce côté là, l’actuel président des ultra-riches compte bien maintenir le cap d’une politique au service des plus riches et des rentiers qui se gavent de dividendes.
A droite, pour les candidats LR coincés entre un président qui mène leur politique et un Zemmour qui capte une partie significative des électeurs de François Fillon, la stratégie adoptée est celle du pire. Côté régression sociale faire pire que Macron, côté sécuritaire, faire pire que Zemmour. Cela nous donne des débats assez hallucinants. Les propos des uns et des autres ne laissent aucun doute.
Sur le plan économique et social une seule et même obsession: réduire le déficit, tout en poursuivant les cadeaux que l'on ne cesse de faire depuis 30 ans aux plus riches. Et pour financer ces cadeaux, ils nous proposent de taper sur les chômeurs, en réduisant encore l'indemnisation et les retraites, en reculant l'âge de départ, et en réduisant le montant des pensions. Quant aux mesures sur le pouvoir d’achat, c’est l’arnaque XXL, ils nous proposent de le faire en comprimant les cotisations sociales (surtout patronales). Et dans un second temps, après avoir totalement asphyxié la protection sociale (retraite et santé) ils réduiront l’accès à la santé publique et ouvriront grand les vannes de la retraite par capitalisation.
Bien évidemment ces gens-là se gardent bien de pointer le coût de l’évasion fiscale et celui -exhorbitant- du Capital.
Et pour faire passer ces choix, rien de plus facile pour eux que de faire se détourner les regards de la question sociale en agitant la peur. Celle de l’autre bien évidemment : réfugiés, chômeurs, ou travailleurs étrangers, ils sont les cibles privilégiées de la droite extrême et de l’extrême droite. Dans le sillage d’une Le Pen et d’un Zemmour les candidats LR se livrent à un pitoyable exercice de surenchère sécuritaire et identitaire.
Macron ou le candidat LR, la victoire d’un des ces sinistres personnages signifierait ni plus ni moins une régression sociale d’une ampleur encore inégalée dans notre pays. Et cela d’autant plus que, mises à part les élections Européennes de 2024, le nouveau président et sa majorité godillot auront près de 4 années sans échéances électorales importantes. C’est une rare opportunité pour eux.
Mettre en échec ce scénario catastrophe doit être notre obsession.
Robert Injey