Hier c’était «le Méprisant», aujourd’hui il est toujours le Méprisant, mais aussi le mal élu. Le «Méprisant mal élu» est reparti pour un mandat de cinq ans. Oh certes, lors de son discours, au Champ de Mars, le soir de sa «victoire», il a eu un mot pour celles et ceux qui, tout en ne partageant pas ses idées, ont fait barrage à l’extrême droite.
Oh certes, il a parlé de «bienveillance», un mot qui sonne creux dans sa bouche. Surtout qu’il a bien pris soin au préalable de réaffirmer sa volonté de «faire advenir (notre) projet» annonçant des années à venir «qui ne seront pas tranquilles». Et son ministre de l’économie d’en rajouter une couche en précisant dès le lendemain, parlant des retraites, qu’il ne «peut pas donner la garantie» qu’il n’y aura pas d’usage de l’article 49-3 de la Constitution sur un projet ou une proposition de loi.
Les cinq années qui s’ouvrent devant nous sont, potentiellement, «cinq années de sang et de larmes».
«Cinq années de sang et de larmes», par exemple, pour deux millions de de femmes et d’hommes qui perçoivent le RSA et vont se retrouver transformés en travailleurs de seconde catégorie, pour pas un euro de plus.
«Cinq années de sang et de larmes», pour toutes et tous ces actifs nés après 1961 qui vont connaître le retour de la retraite à 65 ans, pour ces millions de familles qui vont devoir s’endetter pour permettre à leurs enfants d’accéder à l’université, pour les fonctionnaires qui vont voir le statut de la fonction publique exploser.
«Cinq années de sang et de larmes» pour ces femmes et ces hommes qui subissent de plein fouet les politiques d’austérité mises en œuvre, depuis des décennies, pour que soient sauvegardés les dividendes des actionnaires.
Face à cela, pas d’état de grâce pour voir si Macron «Le méprisant mal élu» a changé. Pas d’illusions sur les annonces de bienveillance et autres promesses. Ce pouvoir, face à lui, doit trouver un front populaire rassemblé sans faille et cela commence dès le 1er mai.
Robert Injey