Dimanche 7 juillet au soir l’extrême droite ambitionne d’obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale. Un tel scénario ouvrirait pour notre pays une séquence dont on mesure mal les conséquences. Pour s’en rendre compte il suffit de voir ce qui se passe en Argentine avec Milei, en Hongrie avec Orban, en Russie avec Poutine, sans parler des Etats-Unis si Trump l'emporte à nouveau. Le chaos, démocratique, social et écologique est la caractéristique de ces pays qui ont basculé.
La France peut encore échapper à ce triste sort. Les forces du Nouveau Front Populaire ont décidé de se retirer quand leur candidat était en 3ème position et s'il y avait un risque d’élection du candidat RN.
Des personnalités de droite, des ministres ont, de leur côté, appelé à voter pour le Nouveau Front Populaire, y compris dans le cas de candidats LFI, pour battre le candidat d’extrême droite.
Pourtant dans la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes, celle d’Eric Ciotti, Graig Monetti le candidat macroniste arrivé en 3ème position, a décidé, avec l’accord de son mentor Christian Estosi, de se maintenir.
Une décision incompréhensible face à Eric Ciotti, celui-là même qui a pactisé avec le RN et qui ambitionne d’être ministre de l'Intérieur si Bardella est premier ministre.
En faisant cela, Graig Monetti réalise le rêve d’Eric Ciotti qui souhaite une triangulaire pour l’emporter.
En faisant cela Monsieur Monetti va faire élire un député d'extrême droite supplémentaire.
Une décision scandaleuse avec des arguments pour le moins déconnectés de la réalité.
Il serait «le meilleur candidat» pour battre Eric Ciotti ? M. Monetti a sans doute oublié qu’il y a deux ans, seul en lice face à Eric Ciotti, il a essuyé un sacré revers au second tour, ne réalisant que 43,67% contre 56,33% pour Eric Ciotti.
Pire, celui qui réalisait 25,92% au premier tour en 2022, n’a réalisé que 22,79% le 30 juin. Un recul significatif pour celui qui bénéficie du soutien actif du maire de Nice. Un recul qui marque le rejet dans l’opinion publique des candidats qui font partie de la majorité présidentielle.
A l'inverse, le candidat qui enregistre la plus forte progression dans la 1ère circonscription, mais aussi la plus forte progression des candidats du Nouveau Front Populaire dans les Alpes-Maritimes c’est Olivier Salerno.
Le bon sens voudrait que M. Monetti se désiste et appelle explicitement les électeurs qui lui ont fait confiance au premier tour à voter Olivier Salerno pour empêcher l’élection d’Eric Ciotti.
M. Estrosi évoque des désaccords sur le conflit Israélo-palestinien pour s’opposer à ce retrait. Prétexte surprenant, aux régionales de 2015 et de 2021, mais aussi lors des législatives de 2022 j’ai appelé à voter Estrosi ou son candidat (en l'occurrence Graig Monetti en 2022) pour faire barrage à l’extrême droite. A l'époque, je ne me suis pas caché derrière un désaccord pour ne pas appeler au front républicain. A cette époque pourtant l’enjeu était d’une importance bien moindre.
Aujourd’hui ce dont on parle c’est le gouvernement de la France.
Aujourd’hui l’enjeu c’est l’avenir de notre pays, sa place dans le Monde, l’avenir de ses enfants, de sa jeunesse, de ses habitants.
M. Monetti, en politique les actes sont importants, bien plus que les paroles. Si vous décidez de vous maintenir, votre décision risque fort de vous marquer du sceau de l’infamie pour longtemps. très longtemps.
Et si vous ne trouvez pas les mots pour expliquer votre retrait, n'hésitez pas à utiliser les mots qui furent les miens le 29 juin 2021 pour faire barrage à Marion Maréchal Le Pen:
« (...) Quant à nos états d'âme de devoir voter pour l’autre camp, là encore je pense à mon grand-père. Des états d'âme il a dû en avoir après avoir abattu plusieurs Allemands, le 28 août 44, à Nice à l’angle Pessicart/ Gambetta. A côté mettre un bulletin de vote dans l’urne c’est bien peu de chose, non?
Et que sont nos états d'âme par rapport aux souffrances de celles et ceux qui ont eu à subir le fascisme?
Il ne faut pas perdre le sens des priorités et des urgences. Et dans cette affaire il ne s’agit pas de «faire plaisir », ou bien encore que le «front républicain se mérite» ou je ne sais quoi encore. Il s’agit simplement, et une nouvelle fois, de faire barrage à la peste brune. Ni plus ni moins.
Donc dimanche, je n’aurai pas d’état d'âme (...) et dès lundi je reprendrai la bataille politique contre leur politique.»
Robert Injey