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Robert Injey

Blog personnel sur l'actualité politique à Nice et en France

Et maintenant ?

Publié le 5 Septembre 2024 par injey06

Et maintenant ?

 

Plus de 50 jours après le second tour des législatives et la démission du gouvernement, Macron sort Michel Barnier de son chapeau.

La décision de Macron de nommer ce dernier est l’illustration de son  profond mépris pour les françaises et les français et de sa seule préoccupation: répondre aux exigences des marchés financiers. 

Ce nouveau duo est celui des forces politiques les plus sanctionnées lors de deux derniers scrutins. Entre les législatives de 2022 et celles de 2024 le cumul des deux passe de 35,87% à  26,61%.  

Affaibli sur le plan électoral, sans soutien populaire, pour exister et tenter de durer, l’attelage Macron-Barnier compte sur la bienveillance de l’extrême droite. Et pour cela ils devront donner des gages. Le Pen et Bardella ont déjà présenté leurs exigences. Cette attitude de Macron illustre une attitude récurrente chez de la droite qui se résume dans la formule «Plutôt Hitler que le Front populaire», où une partie de la droite pour s’accrocher au pouvoir et ne pas remettre en question ses choix est prête au pire: s’allier avec l’extrême droite. Cela peut se faire de manière explicite ou, comme dans le cas présent, de manière plus implicite.  A chaque fois cette droite tente de se convaincre qu’elle va maîtriser son encombrant allié. Mais à chaque fois nous connaissons le résultat: l’extrême droite vampirise la droite. 

Le choix de Macron est lourd de conséquence et même au sein de ses troupes il ne fait pas l’unanimité.

Face à cela, plusieurs remarques:

  • En l'absence d’une majorité (Macron+LR ne représentent que 213 députés quand la majorité est à 289.), l’essentiel va se passer à l’Assemblée Nationale, en particulier lors des débats sur le budget de l'Etat et celui de la sécu (le PLFSS, le budget plus important). Et avec une majorité au bureau de l'Assemblée et à la commission des finances, le NFP a quelques cartes en main. Est-ce que cela va permettre de gagner sur des dossiers, comme sur les retraites ?? 

  • La procédure de destitution engagée par LFI prend une actualité nouvelle. Même si les chances de passer sont infimes, elle va permettre au moins une chose au moment du vote: savoir qui est avec qui. Et l’attitude de l’extrême droite à ce moment-là sera observée de très près… 

  • La mobilisation dans la rue des forces sociales et politiques mais aussi de celles et ceux qui refusent ce déni de démocratie va compter et peut-être déterminante. Il y a le rendez-vous du 7 à l'initiative des orgas de jeunesse, il y a la journée du 1 octobre lancée par la CGT.  Sur l’un et l’autre de ces rdv, certains étaient très réservés jusqu'à aujourd’hui. La nomination de Barnier peut favoriser les convergences, en particulier des forces sociales.

  • Enfin le bilan de la période c’est que sur le base d’un programme tout à la fois clair et ambitieux, le Nouveau Front Populaire à garder le cap, il n’a pas explosé comme pouvaient l’espérer certains, même à gauche. Rassembler autour d’un programme avec les gestes en conséquence, et malgré quelques déclarations intempestives, le NFP incarne un espoir d’une alternative aux logiques libérales. Cet espoir, c’est ce qui peut-être le cœur d’une nouvelle dynamique à gauche lui permettant de gagner. Dans les mois à venir, mais aussi dans la préparation des échéances de 2026 et 2027 il va falloir conserver ce cap et cette ambition de gagner pour changer la donne. Cela ne sera possible qu’avec toutes les forces, sur la base de programmes clairs opérant des ruptures avec les politiques actuelles. 

Au final, Barnier ou pas, nous avons du pain sur la planche. Retrouvons nous dès ce samedi 7 septembre… 

Robert Injey

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