Le résultat des élections en Espagne est inquiétant. Inquiétant pour le peuple espagnol tout d'abord, car la nouvelle majorité va aggraver la situation d'une population qui a déjà payé plein pot la crise.
Inquiétant car il est comme un avertissement de ce qui pourrait se passer en France si une gauche victorieuse de Sarkozy devait -encore- décevoir dans les mois qui suivent.
L'effondrement du PSOE est massif et explique, plus que les progrès en voix du PP, l'ampleur de la victoire de ce dernier. Car si le PP gagne plus de 500000 voix sur 2008, c'est le PSOE qui en perd surtout plus de 4,3 millions. Sanction terrible à l'égard d'une gauche qui renonce face aux marchés financiers. Illustration de l'impasse que constitue pour la gauche la mise en oeuvre d'une politique libérale. Ce résultat va-t-il aider le PS à s'interroger sur l'impasse que constitue ce type d'orientation?
Impasse économique car sans une remise en cause du rôle et de la responsabilité des marchés financiers dans la crise, l'austérité aujourd'hui c'est la récession dès demain.
Impasse pour les peuples, saignés à blanc pour satisfaire les exigences des agences de notation, bras armés des spéculateurs.
Impasse politique pour une gauche qui croit donner des gages de bonne conduite aux marchés. Illusion d'une dramatique naivité, car "pour ces gens là", ceux qui exigent des rendements à 2 chiffres, la droite est toujourd plus crédible pour mettre en oeuvre une politique d'austérité que la gauche. De ce point de vue Sarkozy n'a pas encore perdu...
Il faut en sortir de ce renoncement. Et de ce point de vue le score du Parti communiste d'Espagne, Izquierda Unida et EUIA (Gauche unie et alternative de Catalogne) est la bonne nouvelle de ce scrutin.
Avec une augmentation de 700 000 voix et de 9 députés par rapport à 2008, c'est une véritable progression dans un pays
où pèse le bipartisme et une règle électorale très injuste. Ce résultat est la reconnaissance du rôle d' Izquierda Unida auprès des populations et du mouvement des indignés. Cela traduit avec
force l'exigence d'une gauche qui ose remettre en cause la soumission aux marchés financiers. Une progression qui peut ouvrir la voie à de nouvelles progressions en Europe en
2012...