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Robert Injey

Blog personnel sur l'actualité politique à Nice et en France

Les factures de la finance : 63 ans d’austérité !?

Publié le 19 Juin 2013 in international

Hier le journal les Echos titrait sur les 1000 milliards de créances douteuses  à la charge des contribuables européens. Ci-dessous un texte de Jean-Paul Duparc pour décrypter  cette réalité du "coût du capital" que les médias qui distillent la pensée dominante  et 80% de la classe politique occultent....

 

Les factures de la finance : 63 ans d’austérité !?

Le journal économique, Les Echos, proche des marchés financiers, nous avertit dans son édition du mardi 18 juin 2013 en titrant : « Une bombe de 1000 milliards d’euros pour les contribuables européens » !

De quoi s’agit-il ? Du coût du travail trop élevé ? Des dépenses publiques et sociales trop fortes ? Pas du tout ! « La crise des crédits « subprimes » n’est pas une affaire classée. Encore colossale, la facture de la crise de 2007 dégonfle très lentement. Elle laisse une facture que les banques et les Etats européens, donc les contribuables (sic !), devront supporter encore plusieurs décennies » Et le journal des milieux d’affaires de donner le franco-belge Dexia en exemple : « il faudra 63 ans pour liquider les 266 milliards de créances douteuses logés dans la « bad bank » du groupe ».

Les articles en pages intérieures démontrent les plus de « 1000 milliards d’euros » de créances douteuses et spéculatives logés à l’intérieur ou dans des structures de « défaisances » des banques. Et nous préviennent : « les plus de 1000 milliards logés au sein des « bads banks » européennes ne constituent toutefois que la partie émergée de l’iceberg. Des centaines de milliards de créances douteuses figurent dans les livres des banques européennes » ! Dont celles des fonds spéculatifs LBO, dont les pratiques débouchent sur des restructurations sauvages d’entreprises comme la SAUR actuellement.

L’éditorial de ce même journal indique que « c’est un démenti formel à tous ceux qui assurent que la crise de la zone euro est derrière nous », « Sous le tapis bancaire de certains pays, la poussière toxique s’est tellement accumulée, qu’elle a transformée les établissements locaux en zombie incapables de faire leur métier, c'est-à-dire prêter aux entreprises et aux particuliers » « les liquidités versées par la BCE ont éteint momentanément l’incendie, mais le feu couve toujours ». Et l’éditorial de benoitement en conclure que, pour en sortir : « il faut régler l’épineuse question de la répartition de la facture finale entre actionnaires, créanciers, déposants et contribuables » ! Pour Les Echos, son titre de Une le montre, ce sont les contribuables, donc les peuples, qui doivent payer !!

Et on voit à chaque crise et dans chaque pays combien les marchés financiers, font en dernière instance payer le prix exorbitants de leurs spéculations, à des fonds garantis par les Etats ( donc les populations) voire par les Etats directement eux-mêmes !

Quelques enseignements :

Ce n’est pas la dépense sociale et publique utile qui « endette les générations futures » comme on ne cesse de nous le rabâcher, mais bien les coûts directs ( et indirects : récession etc … ) des pratiques des marchés financiers

Ce n’est pas parcequ’ « on vit plus longtemps, qu’on veut obliger les salariés à travailler plus longtemps », mais bien parce que les factures du capital et de la spéculation sont là pour très longtemps si l’on ne secoue pas le joug des marchés

Ce sont bien les conséquences des turpitudes des marchés qui captent la création monétaire de la banque centrale ( BCE) , création qui n’irrigue pas l’activité réelle consommation et investissement, y compris public.

C’est un mensonge de dire que la crise financière est derrière nous, et que les problèmes actuels seraient principalement la dette publique, la dépense publique , trop fortes, et la panne de croissance. Les prélèvements des marchés financiers et de la crise financière accroissent la dette, font pression sur la dépense publique utile, et tue le dynamisme économique par les prélèvements opérés.

Il n’y a pas de sortie de crise en amadouant ou rassurant les marchés.

La sortie de crise implique des restructurations et annulations massives de créances qui doivent être supportés principalement par les vrais fauteurs de crise : les marchés financiers, sans avoir peur de la faillite de certains fonds et banques spéculatives et les prélèvements croissant de la course à la rentabilité financière sur les populations, les services publics, et l’activité réelle.

A partir d’un pôle public du crédit et d’une réappropriation-réorientation de la Banque Centrale, la refondation d’un système de financement bancaire non spéculatif, est un élément clé pour émanciper la société de la dictature de la finance.

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