Ces deux phénomènes illustrent la réalité d’un capitalisme où on impose aux peuples de payer une crise dont ils ne sont pas responsables.
Les Grecs vont payer via une super austérité. En France Medef et UMP veulent continuer à nous faire payer la crise en précarisant l’emploi, en sacrifiant les retraites.
Avec la réforme des retraites, l’objectif du gouvernement est simple : réduire la part de la richesse nationale consacrée aux retraités.
Pour y parvenir trois moyens : repousser l’âge de départ, augmenter le nombre de trimestre nécessaire pour des retraites « complètes », et enfin réduire, encore, le montant de celles-ci, alors que depuis 1993 (réforme Balladur) la réduction est déjà de 20%.
Après la sanction électorale des Régionales, Sarkozy et sa majorité s’entêtent dans une politique qui est rejetée. Un rejet que la droite essaye d’esquiver avec un retour obsessionnel du thème sécuritaire, ou bien encore l’instrumentalisation de la burqa.
Face à cette régression sociale, les communistes entrent en campagne sur les retraites, l’emploi et les salaires.
Comme en 2005, nous allons révéler les contre-vérités gouvernementales.
Par exemple le gouvernement veut banaliser la question de l'âge légal de départ à la retraite en prétextant qu'il est aujourd'hui de 61,5 ans.
La vérité est que six salariés sur dix sont hors emploi (chômage, invalidité, inactivité ou dispense de recherche d'emploi) au moment de liquider leur retraite.
Les manipulations pour truquer les termes du débat ne font pas dans la finesse.
Un exemple : les premières prévisions chiffrées du COR connues, des membres de la majorité se sont précipités pour présenter le calcul des déficits cumulés des retraites d'ici 2050. Sans recettes nouvelles, il atteindrait 2 600 milliards d'euros.
Un très gros chèque en effet, mais ce que les responsables de l’UMP ne donnent pas, c'est le PIB cumulé sur la même période : 120 000 milliards d'euros. Il y a de quoi faire pour le financement de la protection sociale….
Ainsi , aujourd’hui dans notre pays les retraites c’est 240 milliards d’euros et pour 2009 le déficit était de 7,7 milliards ;
7,7 milliards à mettre en parallèle avec les 30 milliards d’exonérations annuels de cotisations sociales dont bénéficie le patronat. Ou bien encore les 22 milliards que rapporteraient une cotisation sur les flux financiers.
Autre chiffre qui n’est pas médiatisé ce sont les pertes des fonds de pension présentés comme la solution d'avenir, une étude de la BNP-Paribas révèle qu'entre janvier 2008 et juin 2009, ils ont perdu 3 900 milliards de dollars.
Au-delà des chiffres le débat sur l'avenir de nos retraites pose comme premier enjeu celui d'un choix de société pour l'avenir.
Dans une société où les réalités démographiques font que la part relative des 60 ans et plus dans la population va passer de 24% aujourd'hui à 36% en 2040, décidons nous oui ou non d’y consacrer une part un plus importante des richesses nationales ?
Pour les communistes, au nom de notre conception d’une retraite utile pour la société, et de la solidarité intergénérationnelle c’est le seul choix possible.
Nos propositions sur les retraites
Certes c’est un choix qui implique de changer certaines priorités, c’est le sens de nos propositions:
Un régime de retraite par répartition avec une indexation des pensions sur les salaires et non les prix. Nous voulons abroger les réformes Balladur et Fillon avec notamment la suppression de la décote et le retour aux dix années de références pour le secteur privé.
Un régime complémentaire actuel à consolider et à pérenniser dans le cadre de négociations avec les organisations syndicales.
Un départ à 60 ans à taux plein (75% du salaire de référence) pour tous et toutes avec la prise en compte de la pénibilité et la validation des années d’études dans le calcul de la retraite.
Nous posons ainsi le principe d’une période de financement de la retraite entre 18 et 60 ans, un départ à 60 ans à taux plein pour toutes et tous.
Sur le financement de ce système une véritable réforme est nécessaire, pour notre part elle se décline de plusieurs manières :
Les communistes en campagne
Parler des retraites de demain, c’est poser la question de l’emploi et des salaires aujourd’hui, c’est sortir de la dictature des marchés financiers et des politiques qu’ils imposent.
Enfin nous invitons largement les femmes et les hommes de ce département qui ne veulent pas être sacrifiés pour sauvegarder les profits de quelques uns à participer très nombreux aux manifestations unitaires du 1er mai organisées par la CGT, la CFDT, la FSU, Solidaires et d’autres organisations syndicales.