Quelques amis me posent la question du « pourquoi » des listes du Front de Gauche aux élections Régionales. Les propos de
Martine Aubry sur RTL, dimanche dernier, constituent un élément de réponse.
En déclarant, à propos de l’âge légal de départ en retraite, « qu’on doit aller, qu’on va aller très certainement vers 61 ou 62
ans » Martine Aubry apporte un renfort bien malvenu à Nicolas Sarkozy à la recherche d’un consensus sur ce dossier.
Une position qui si elle va satisfaire madame Parisot va désorienter un peu plus le peuple de gauche.
A l’heure où le chômage explose où le temps partiel tend à se généraliser pour une partie de la population, où l’entrée des jeunes dans la vie active est problématique sans parler de la difficulté des plus de 55 ans à conserver ou retrouver un emploi, les propos de Martine Aubry traduisent le renoncement d’une partie de la gauche face aux thèses libérales.
A l’argument – toujours le même - qui consiste sur la base de l’allongement de la durée de vie à retarder l’âge de départ à la retraite, le PCF oppose une toute autre logique. Il faut verser à la solidarité nationale les gains de productivité et les profits qui continuent de battre des records malgré la crise financière.
Ainsi la proposition du PCF d’élargir l’assiette de la cotisation des entreprises aux revenus financiers de celles-ci en tenant compte de paramètres basés sur emploi et l’investissement permettrait de dégager les 70 ou 100 milliards d’euros manquants.
La retraite à 60 ans, comme la réduction du temps de travail, sont des avancées sociales et de civilisation permettant de faire bénéficier-aussi- au monde du travail des gains de productivité.