Ces dernières 36 heures à Nice nous avons pu constater, une nouvelle fois, l'ampleur des carences de l’État dans la question de l’accueil des réfugiés.
Rappel des faits: quatre vingt réfugiés descendent de la vallée de la Roya, où ils ont trouvé un refuge précaire, pour déposer des dossiers de demande d'asile. Une démarche légale annoncée largement en amont pour permettre de créer les conditions pour enregistrer sur place ces demandes. A la préfecture mercredi les services n'enregistrent une vingtaine de demandes renvoyant les autres à vendredi (le jeudi est férié) ou lundi. Résultats plus de 60 réfugiés coincés par nos "imbroglios" administratifs se retrouvent à "errer" sur Nice pour attendre l'ouverture des bureaux de la préfecture. Après un premier repli sur le parc Estienne d'Orves, les forces de l'ordre « invitent » les réfugiés à bouger : direction le vieux Nice et les marches du palais de justice. C'est là qu’ils passeront la première nuit, dehors , accompagnés par des militants associatifs. Pendant ce temps la rue de l'Hôtel de Ville est barricadée, comme si la proximité des réfugiés donnait des angoisses à Christian Estrosi...
Le jeudi matin nouveau déplacement. Sans doute sous la pression d'un Christian Estrosi et d'un Eric Ciotti qui ne "veulent pas de ça ici", les forces de l'ordre obligent les réfugiés à changer d'emplacement toutes les deux heures. Finalement, après une dernière étape dans le jardin public bd Franck Pilate une solution est trouvée pour un accueil de quelques heures dans les locaux du secours catholique. Ce jeudi efférentes organisations associatives prennent en charge l’accueil des réfugiés pour la (les?) nuits à venir le temps du dépôt des demandes d’asile.
Ce nouvel épisode illustre une fois de plus les carences de l’État français dans l’accueil des réfugiés. Il ne s'agit pas de demander l'impossible mais le simple respect des conventions internationales. Il suffirait d'un véritable centre pour accueillir, informer et étudier les dossiers pour sortir de cette situation indigne. Ce n'est pas le cas et en définitive ce sont des militants, des citoyens solidaires, des associations qui pallient aux carences de l’État. Nous sommes en 2017, dans la cinquième puissance du monde. Comme un sentiment de grande colère....
Robert Injey