Avec d’un côté des institutions qui favorisent la présidentialisation à outrance de notre vie politique, de l’autre de « grands » médias nationaux qui accompagnent cette dérive, c’est assez mécaniquement, même si c’est particulièrement frustrant, que nous nous dirigeons vers une majorité parlementaire impressionnante.
Impressionnante, elle le sera par le nombre de député-e-s d’En Marche. Mais dans les faits, elle ne l’est pas du tout par la réalité électorale du pays.
Sur 47 millions d’inscrits, ils sont seulement 6,3 millions (moins que le nombre d’électeurs de Mélenchon le 23 avril) à avoir voté pour des candidats En Marche dimanche dernier.
Un chiffre faible, même comparé aux mandatures précédentes, qui va quand même permettre au parti du président de truster 70 à 75 % des sièges de députés. Mais derrière ce nombre, cette majorité « colossale » porte en elle beaucoup de fragilités.
La première, c’est que 40 millions d’électeurs n’ont pas voté pour.
La seconde, c’est que la cohérence n’est pas la qualité première des députés qui vont siéger. Entre les affaires, les couacs entre les membres de l’exécutif et des candidats, demain députés, mais déjà très disparates, les questions ne manquent pas sur la capacité de cette majorité parlementaire à faire illusion bien longtemps. Une situation qui sera bien moins gérable que la communication d’Emmanuel Macron…
Face à cet état de faits et à la volonté d’Emmanuel Macron de nous enfoncer 70 ans en arrière, il ne faut pas avoir d’état d’âme. Tous nos efforts doivent converger pour engager sans tarder le 3e tour social et travailler à rassembler toutes les forces de transformation sociale.
Robert INJEY
A Nice dès le mardi 20 juin RdV 10h30 place Garibaldi.