Notre département (Alpes maritimes) est confronté à une multitude de risques naturels, technologiques, sans parler des risques exceptionnels (exemple attentats). Être informé de la réalité des risques, les comportements à avoir, connaitre les bons gestes… Tout cela pourrait sembler être évident. Et pourtant comme si détenir une information conférait du pouvoir, il faut être particulièrement déterminé, pour le simple citoyen, pour mettre la main sur des documents pourtant indispensables.
Il en est ainsi de la brochure éditée par la Préfecture : "La prévention des risques naturels et technologiques majeurs" (1) Le document se décline en 3 grandes catégories de risques : les risques naturels (sismique, inondation, mouvement de terrain, incendie, avalanche, littoral), les risques sanitaires et les risques technologiques (transport matières dangereuses, rupture de barrage, industriel, radiologique). Pour chaque risque, le document précise l’état de connaissance du phénomène ou du risque, les informations préventives, le retour d’expérience et les actions à mener à titre collectif ou individuel quand le risque devient réalité.
Cette brochure, perdue dans l’amoncellement des publications préfectorales et dans quelques bureaux administratifs, est importante et devrait
pouvoir être à la disposition de toutes et de tous.
Certes, dans l’introduction de cette brochure, le préfet ne manque pas de rappeler : « Le droit à l’information des populations sur les risques majeurs est inscrit dans le code de l’environnement. L’article L.125-2 précise que « les citoyens ont un droit à l’information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis dans certaines zones du territoire et sur les mesures de sauvegarde qui les concernent. » Mais force est de constater que si le principe est posé, la mise en œuvre est embryonnaire. Et pourtant dans ce même texte le préfet précise bien que « les mesures de Prévention des risques dépendent en effet en partie de la connaissance qu’ont les habitants des menaces auxquelles ils sont soumis. Cette information préventive doit permettre à chaque citoyen de connaître les
risques auxquels il peut être exposé ainsi que les mesures de prévention, de protection et de secours, mises en place par les pouvoirs publics ».
Et de préciser qu’à partir de ce dossier, « les communes devront élaborer le dossier d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM) et le plan communal de sauvegarde (PCS) afin de décliner et diffuser la connaissance des risques majeurs au niveau communal ». Dans les faits, la mise en œuvre est très loin d’être effective, alors même que les risques pointés dans le document sont majeurs. La méconnaissance par le grand public
de cette réalité, l’absence de culture du risque dans notre département, à la différence de ce qui peut exister dans d’autre régions (exemple les Antilles avec les phénomènes cycloniques), sont connues et identifiées. Pourtant rien ne semble être fait pour que l’information dépasse les services de l’État concernés et les collectivités locales. Si les procédures aux niveaux des services de l’État (Secours, santé, police…) sont codifiées et font l’objet de simulations assez fréquentes, très peu d’actions sont menées en direction du grand public. A Nice cela se limite à quelques séances de prévention auprès des élèves en classes primaires.
Dans notre département, particulièrement exposé, il y a urgence à engager un véritable travail de sensibilisation du grand public sur les risques naturels, sanitaires et technologiques. Car il ne sert à rien d’inscrire le droit à l’information dans la loi, d’avoir identifié les risques et les actions à mener si cette information ne va pas jusqu’aux premiers intéressés…
Robert Injey
(1) - www.pref06.fr/depot/documents/ DDRM06_Nov2016.pdf